Intervention de Aurélien Taché

Réunion du mardi 9 octobre 2018 à 17h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Taché :

Le présent amendement a pour objet de créer un crédit d'impôt pour les Français qui hébergent des réfugiés ou demandeurs d'asile, à hauteur de 5 euros par nuitée d'hébergement.

C'était une des soixante-douze propositions qui figuraient dans le rapport que j'ai remis au Premier ministre en février et dont beaucoup d'ailleurs se retrouvent dans ce projet de loi de finances, dans la partie que rapporteront Stanislas Guerini et Jean-Noël Barrot : le doublement des heures de français, un certain nombre d'actions sur l'insertion professionnelle pour mieux reconnaître les compétences des étrangers que la France fait le choix d'accueillir ou pour les orienter vers des métiers où il y a des besoins, l'accès au « Pass culture », pour qu'ils puissent découvrir la richesse de notre pays... Tout cela témoigne d'une prise de conscience que l'on a besoin d'une politique d'intégration et qu'elle ne sera pas au détriment des Français, mais bien au contraire dans leur intérêt, car il convient de s'assurer que les étrangers que l'on fait le choix d'accueillir puissent rendre le meilleur à la France.

Cela étant, si ces outils sont indispensables, il faut aussi, pour réussir l'intégration, créer plus de liens entre les Français et, notamment, les réfugiés. Ceux-ci ont dû quitter leur pays parce que leur vie y était menacée. Qu'ils viennent du Moyen-Orient ou de l'Est de l'Afrique, ils connaissent souvent très mal notre pays. Or j'ai constaté pendant les auditions que j'ai conduites pour mon rapport que parfois deux années peuvent s'écouler avant qu'un réfugié rencontre un Français – en dehors des personnels de la préfecture et des associations. Ce crédit d'impôt vise à favoriser de telles rencontres. Ces moments de partage de vie auront beaucoup plus de valeur pour l'intégration que les 5 euros qu'ils ne rapporteront pas à l'État. Ce sera même une économie puisque le coût d'un réfugié hébergé en centre d'accueil de demandeurs d'asile revient à 17 euros. Ils sont encore 13 000 dans ce cas.

L'amendement prévoit en outre un accompagnement par des associations pour les réfugiés hébergés chez des Français.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.