Intervention de Bruno Millienne

Réunion du mercredi 27 septembre 2017 à 17h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Millienne :

Merci, monsieur le ministre, d'être présent parmi nous. Sans établir de hiérarchie des ministères, je peux dire que vous êtes aujourd'hui à la tête d'un ministère transversal, en raison notamment de la richesse de ses compétences. Vos missions sont extrêmement étendues, et j'aurais un nombre incommensurable de questions à vous poser ; mais je resterai dans le cadre du champ de compétences de notre commission.

Vous avez annoncé la semaine dernière avec M. Julien Denormandie votre plan en faveur du logement, que nous accueillons favorablement. Cependant, je m'interroge sur l'engagement dit « zéro nouvelle norme technique dans la construction ». Afin de construire des logements neufs de façon massive – objectif que nous partageons au regard de la demande – le Président de la République a affirmé vouloir « réduire les exigences des normes environnementales et sociales ». À l'heure où l'impératif écologique doit guider notre action, celle de l'État, des collectivités et des partenaires privés, pouvez-vous nous éclairer sur ce point ?

Quid de la biodiversité dans l'aménagement du territoire, et en particulier dans votre plan pour le logement, notamment en ce qui concerne la végétalisation ou la revégétalisation dans les différentes opérations de rénovation ou de construction à venir ? Comme vous le savez, la biodiversité – notamment en milieu urbain – se fait rare, bien qu'elle soit essentielle pour l'environnement. Elle prévient les inondations par l'absorption des eaux de pluie ; elle filtre les particules polluantes, capte le CO2 et apporte de la fraîcheur. Elle contribue également à la cohésion des territoires. Végétaliser les bâtiments, les logements, les quartiers et les villes, c'est se prémunir des erreurs d'urbanisme du passé et offrir à nos concitoyens un cadre de vie plus agréable au quotidien et parfois même moins stigmatisant. La nature n'est pas le propre des campagnes et des territoires ruraux ; elle doit se retrouver en ville. Pouvez-vous nous assurer que le Gouvernement fera du critère environnemental un objectif de résultat et que les différentes opérations d'aménagement accorderont systématiquement à la nature une place prépondérante ? Dans le même ordre d'idées, quelle est votre vision de l'habitat de demain ?

J'en viens à l'aménagement de nos territoires ruraux et périurbains. Je trouve moi aussi votre calendrier bien optimiste. Si nous voulons lutter contre la pollution atmosphérique, nous devons changer de paradigme et repenser l'aménagement des territoires, notamment en essayant de réduire les déplacements entre domicile et travail. Des solutions existent et ont été évoquées par le Président de la République pendant sa campagne. Je pense notamment au développement d'espaces de co-working, au télétravail, à la redynamisation de nos centres-villes pour attirer l'emploi, et à une offre de transport adaptée aux besoins locaux qui pourrait prendre la forme de transports collectifs propres, et pourquoi pas connectés, à la demande, pour huit à douze personnes. Je ne m'étendrai pas plus longtemps sur ce vaste sujet. Il est certain que la couverture en très haut débit de l'ensemble du territoire national est une condition absolue pour parvenir à ce nouveau modèle de société. Les licences 3G, 4G, voire demain 5G, sont essentielles. Notre pays compte encore énormément de zones blanches, même sur le pourtour de l'Île-de-France. J'aimerais vous entendre revenir sur le calendrier de vos actions.

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