Intervention de Jean-Marie Sermier

Séance en hémicycle du mardi 3 octobre 2017 à 15h00
Fin de la recherche et de l'exploitation des hydrocarbures — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Sermier :

Enfin, cette loi accroîtra la dépendance énergétique de la France. Certes, la production nationale d'hydrocarbures ne représente que 1 % de la consommation. Les importations nouvellement créées seront donc proportionnellement faibles, mais bien réelles. Et il n'en demeure pas moins que notre balance commerciale, déjà déficitaire de 40 milliards d'euros s'agissant de l'énergie, le sera encore plus. Dans un monde instable, il n'est pas bon d'accroître notre dépendance vis-à-vis de pays comme l'Arabie Saoudite, le Kazakhstan, le Nigeria et la Russie, qui sont, en volume, nos principaux fournisseurs, d'autant que, dans le même temps, le Gouvernement exprime sa défiance envers la filière nucléaire, qui, depuis le général de Gaulle, assure pourtant une forme d'autonomie à notre pays et assoit sans conteste sa souveraineté nationale.

Mes chers collègues, ce projet de loi a été élaboré à la va-vite, pour des raisons d'affichage. Ainsi, l'étude d'impact qui lui est jointe compte moins de cinquante pages. Les instances de concertation de la République, nos fleurons industriels, les collectivités locales, les corps intermédiaires n'ont pas été associés. Il n'y a pas eu d'effort de technicité, sur un sujet extrêmement complexe, touchant tout à la fois à des enjeux géostratégiques et au quotidien des Français, qu'il faut protéger contre tout risque de flambée des prix de l'énergie. On doit reprendre les choses et retravailler le texte pour éviter qu'il n'entraîne à la fois le creusement de notre balance commerciale, des suppressions d'emplois et même une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.

Pour toutes ces raisons et dans l'intérêt de tous, j'ai l'honneur de proposer son renvoi en commission.

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