Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du lundi 5 novembre 2018 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Écologie développement et mobilité durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot, rapporteure pour avis de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

Que l'on nous comprenne bien : pour nous, le problème n'est pas la fiscalité écologique mais son inscription dans votre méthode habituelle, qui veut que ce soient toujours les mêmes qui paient. De même que vous n'allez pas chercher les 80 milliards d'euros de la fraude fiscale, vous laissez tranquilles Total, le kérosène et les banques qui investissent dans les énergies fossiles. Vous culpabilisez les gens pour protéger vos amis !

Arrêtez donc de faire croire que c'est pour l'écologie que vous entamez une nouvelle fois le pouvoir d'achat de nos concitoyens. Quand vous le dites, vous mentez. En 2019, seuls 19 % des recettes de la TICPE – taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques – seront consacrés à la transition énergétique, contre 21 % en 2018. Avec 37,7 milliards d'euros de recettes attendues, vous entendez augmenter les crédits du ministère de l'écologie de seulement 0,22 %. Vous vous glorifiez d'une hausse globale de 1 milliard d'euros en faveur de la transition écologique ; mais, lorsque l'on considère le montant total des recettes, ce chiffre apparaît insignifiant et, surtout, insuffisant, sans parler du démantèlement des opérateurs publics de l'État, pourtant nécessaires à la transition écologique.

Emmanuel Macron a déclaré récemment qu'il « préfère la taxation du carburant à celle du travail », comme si ce n'était pas taxer le travail que de taxer le carburant dont beaucoup de Français ont besoin pour se rendre sur leur lieu de travail. Et pour s'y rendre, il y a souvent plus qu'une rue à traverser, quoi que l'on en pense à l'Élysée.

J'ai une idée pour M. Macron : taxer le capital. La hausse du carburant, en 2019, c'est presque 4 milliards d'euros sur le dos des Français, soit exactement ce que l'on aurait pu récupérer en supprimant les niches fiscales de vos amis les riches industriels. À cet égard, rappelons les chiffres : 3 milliards de cadeaux fiscaux offerts au kérosène aérien et 1,1 milliard au transport routier. Vous n'êtes que des tartuffes de l'écologie : quand il s'agit de viser les pollueurs, il n'y a plus personne !

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