Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du lundi 12 novembre 2018 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2018 — Article 5 et état b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Je voulais vous réveiller…

Si cet argent servait à lutter contre l'immigration irrégulière, on pourrait s'en réjouir ; mais pas du tout : il vient renflouer les caisses du programme « Immigration et asile ».

Comme trop souvent depuis des décennies, la politique migratoire de la France est malheureusement déconnectée du réel. Avant d'accueillir de nouvelles personnes sur notre territoire, il convient d'abord de traiter l'immigration irrégulière. D'abord, on contrôle ; après, on accueille, dans les conditions posées par la France, et non subies par elle. Cela me paraît simple et plein de bon sens.

L'absence de contrôle de l'immigration, que celle-ci soit irrégulière ou régulière, d'ailleurs, se voit de plus en plus ; les chiffres que l'on découvre chaque jour sont tout simplement ahurissants. Jeudi dernier, l'Assemblée des départements de France s'est alarmée du nombre et du coût des enfants immigrés non accompagnés. En 2018, les départements auront accueilli quelque 40 000 mineurs isolés issus de l'immigration, contre 25 000 en 2017 et 13 000 en 2016. La presse rapporte le désarroi des élus locaux, qui craignent non seulement le coût de la prise en charge, mais aussi le risque auquel la cohésion sociale se trouve ainsi exposée. On peut les comprendre : pour la seule prise en charge d'un mineur dans le cadre de l'aide sociale à l'enfance, ce sont quelque 50 000 euros qu'il faut débourser. À la fin de l'année, pour ce seul programme, ce sont 2 milliards d'euros qu'il faut trouver.

Alors qu'Emmanuel Macron avait promis que ces dépenses ne pèseraient pas sur les collectivités puisque l'État en assumerait la totalité, celui-ci n'en prend en réalité que 17 % à sa charge. Les responsables ne sont autres que le Gouvernement et sa majorité, sans compter ceux qui ont voté pour l'article 2 de la dernière loi sur l'immigration, qui encourage précisément ce phénomène.

Pour contrôler le flux migratoire, il faut faire l'opposé de ce que vous proposez, en allouant plus d'argent à la lutte contre l'immigration irrégulière au lieu de l'encourager.

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