Intervention de Michel Castellani

Séance en hémicycle du mercredi 14 novembre 2018 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2019 — Gestion des finances publiques et des ressources humaines

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Castellani :

Ce projet entraînerait, c'est même son objectif premier, une diminution des effectifs de stagiaires présents dans cette ville. Je vous demande clairement, monsieur le ministre, d'apporter la garantie gouvernementale du maintien de l'IRA de Bastia et de ses effectifs en équivalents temps plein, cette requête valant aussi bien du côté des personnels de l'institut que de celui des élèves recrutés. Vous devez prendre en compte l'intérêt immédiat et fondamental des territoires en général, et en tout cas de celui de Bastia en particulier.

Concernant l'ENA, plutôt que d'envisager une réforme structurelle de redressement, vous vous bornez à une trop facile politique du rabot. Vous ne proposez en effet qu'une réduction de la durée de la scolarité, la poursuite de la diminution des effectifs des personnels, des efforts de gestion immobilière ainsi qu'un recentrage de la formation continue : ce discours nous semble insuffisant.

La nécessité de la formation des cadres supérieurs de la fonction publique d'État n'est contestée par personne.

Toutefois, nous ne pouvons que rejoindre une large partie de l'opinion quant au sentiment qu'elle éprouve à l'égard des cadres sortis de cette école, en qui elle voit les membres d'une caste déconnectée de la réalité.

Nous appelons donc à une réforme de cette formation comportant un véritable volet territorial, international et entrepreneurial.

Votre projet de loi, monsieur le ministre, s'inscrit dans le cadre bien plus large de la réforme de la fonction publique que vous entendez mener.

En effet, la baisse des effectifs ne peut être une fin en soi, et personne ne peut remettre en cause la nécessité d'augmenter les postes dans les hôpitaux comme dans bien d'autres services publics.

Je souhaite à ce propos m'élever fortement contre les projets de réorganisation des perceptions dans les zones rurales à propos desquels je citerai, concernant la Corse, Aléria, et, une fois de plus, Bastia, ou Saint-Florent.

Enfin, je ne peux achever mon propos sans vous dire combien les retraités ressentent durement la politique que vous menez à leur égard.

À la SNCF et à la RATP, pour ne prendre que ces exemples, les retraites n'ont pas été revalorisées en 2018, et elles ne le seront pas plus en 2019, alors même que la subvention d'équilibre augmentera cette année de 50 millions d'euros : comprenne qui pourra.

En conclusion, si au sein du groupe Libertés et Territoires nous partageons votre désir de modernisation de la gestion publique, nous nous interrogeons fortement, monsieur le ministre, sur les moyens que vous utilisez pour y parvenir.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.