Intervention de Pierre-Henri Dumont

Réunion du jeudi 15 novembre 2018 à 10h05
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Henri Dumont :

Je rejoins les propos de mon collègue M. Lurton, je pense moi aussi qu'il est nécessaire que le Parlement français puisse peser de tout son poids dans cette discussion. La vérité est qu'on ne sait pas à l'heure actuelle quelles pourraient être les conséquences de l'absence d'accord. Cela va être discuté aujourd'hui même à Westminster, et l'on voit que deux ministres ont déjà démissionné. L'accord fait revenir les conservateurs sur beaucoup de promesses faites au peuple britannique. On voit donc que le flou persiste, ce sont la qualité et la densité du brouillard qui sont différentes. Quand je parlais de diminution de l'influence française au sein des institutions européennes, ce n'était pas un propos à l'encontre du Président de la République actuel, même si son élection n'a peut-être pas eu l'impact qu'il espérait. Un premier ministre finlandais nous disait la semaine dernière que quand Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir, il annonçait qu'il allait changer l'Europe. Six mois plus tard, il demandait à ses partenaires de l'aider à changer l'Europe. Aujourd'hui, il s'agirait plus d'obtenir quelque chose de l'Europe que l'on pourra présenter aux Français.

Au-delà de cette boutade, la diminution de l'influence française au sein de l'Union européenne, c'est la place de 18e dans l'ordre protocolaire du Commissaire français, c'est le faible nombre de présidences des commissions ou des groupes au Parlement européen, tout comme les Français sont absents des cadres dans l'administration européenne. Cette évolution a commencé il y a près de vingt ans, tous les partis politiques en sont responsables, mais elle nous prive de relais essentiels. Ici, nous ne faisons pas de politique politicienne : quand nous parlons des corridors maritimes, nous parlons d'investissements, d'infrastructures, d'activité économique autour de ces corridors. Je pense qu'il est nécessaire que le Parlement se saisisse de cette question, car personne aujourd'hui ne peut dire quels seront dans le futur les rapports de l'Union européenne avec le Royaume-Uni. Donc si nous pouvons trouver une heure ou deux de la séance pour évoquer ce sujet, cela me semble important, et cela donnerait un appui supplémentaire à la position française.

J'ai également une demande, Madame la Présidente, pourriez-vous demander, en tant que Présidente de la Commission des Affaires européennes, à ce que vous soient communiquées les observations faites par le gouvernement à la Commission lors de la période de concertation cet été ? Cela nous serait tout à fait utile.

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