Intervention de Michel Larive

Séance en hémicycle du mardi 20 novembre 2018 à 15h00
Lutte contre la manipulation de l'information — Motion de rejet préalable (proposition de loi)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive :

Quant à vous, monsieur le ministre, vous déclariez au printemps dernier : « Ce n'est pas par cette loi qu'on réglera tous les problèmes, loin s'en faut. » Et vous êtes devenu ministre de la culture !

Voulons-nous de cette loi inutile et dangereuse pour les libertés fondamentales ? Posez-vous cette question, chers collègues du groupe La République en marche, ayez l'audace d'abandonner cette lubie passagère de l'exécutif !

À force de discours, nous avons convaincu Mme la ministre de la culture de l'époque, Françoise Nyssen, et vous-même, monsieur le ministre, de créer un conseil de déontologie des médias. Ce conseil pourrait résoudre efficacement les problèmes que vous avez soulevés, mais sans menacer la liberté d'expression et en respectant l'intelligence des citoyens… si bien sûr il a les moyens de nos ambitions communes. Nous sommes disponibles pour vous apporter notre expertise et pour faire avancer la législation en la matière.

Votre texte cible avant tout les entreprises médiatiques étrangères, particulièrement russes, occultant le fait que les entreprises susceptibles de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation peuvent tout aussi bien se trouver sur notre territoire. En effet, les groupes qui possèdent actuellement les médias en France servent avant tout leurs propres intérêts. Souvenez-vous : le jour des attentats de Carcassonne et de Trèbes, perpétrés le 23 mars dernier, BFM TV diffuse une fiche informative sur l'auteur des faits, d'après laquelle il a été naturalisé français en 2015, soit moins d'un an après avoir été fiché S par nos services de renseignement, alors qu'en réalité il a obtenu la nationalité française en 2004. Cette grossière erreur, indigne de journalistes professionnels, déclenche immédiatement une vive polémique sur les réseaux sociaux et provoque à juste titre l'indignation d'un nombre important de nos concitoyens et de nos concitoyennes.

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