Intervention de Jean Lassalle

Séance en hémicycle du vendredi 23 novembre 2018 à 15h00
Programmation 2018-2022 et réforme de la justice — Article 33

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Madame la ministre, je profite de l'examen de ce texte très fouillé pour vous soumettre un certain nombre de questions qui ne se posent certainement pas qu'à moi dans cette assemblée. Depuis une dizaine d'années – mais maintenant cela arrive beaucoup plus fréquemment qu'auparavant – , je reçois, dans ma permanence parlementaire, des hommes et des femmes, et parfois des associations, qui se présentent comme des indignés, un peu comme les Indignados espagnols avant qu'ils ne deviennent moins indignés. Ils s'indignent contre tout, en particulier contre la justice car, depuis qu'ils y ont été confrontés, ils constatent que leur vie a irrémédiablement pris fin, en quelque sorte.

En disant cela, je pense par exemple aux mamans et aux papas auxquels on a retiré le droit de visite à leur enfant – les papas sont plus connus parce qu'ils se perchent en haut des grues, alors que les mamans ne font pas ça. Madame la ministre, je ne sais pas ce qu'il faut en penser, mais vous devez savoir mieux que moi qu'il y a de très nombreux cas, que le nombre de parents qui estiment qu'on les a dépossédés de leur enfant de manière insupportable se multiplie. Certains se réunissent au sein d'association pour discuter. Ils sont tellement indignés qu'ils parlent tous en même temps, ce qui rend les choses difficiles. D'autres réagissent individuellement et se trouvent souvent dans des situations kafkaïennes.

Je voulais que vous ayez entendu parler aujourd'hui de ces gens, beaucoup plus nombreux qu'il n'y paraît – je n'ai évoqué que les parents privés de leur enfant, mais on pourrait citer bien d'autres cas – , qui considèrent que leur vie a été brisée du jour où ils sont tombés entre les mains de la justice.

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