Intervention de Marine Le Pen

Séance en hémicycle du lundi 3 décembre 2018 à 21h35
Programmation 2018-2022 et réforme de la justice — Article 43 quater

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarine Le Pen :

Nous avons bien compris la philosophie du texte : c'est celle du laxisme intégral. Ce que je ne comprends pas, madame la garde des sceaux, c'est ce qui vous empêche d'aller au bout de votre logique. Si le sursis n'est pas révoqué automatiquement en cas de commission d'un délit du même ordre dans les délais prévus par la loi, à quoi sert-il ? Supprimez-le, vous qui êtes favorable à l'individualisation des peines ! Que les magistrats qui veulent relaxer relaxent !

Pour qui fréquente les tribunaux correctionnels – et pas pour y donner des instructions particulières au procureur dans des affaires qui font l'actualité, madame la ministre – il est évident que l'absence de révocation automatique du sursis en cas de récidive donne au condamné le sentiment d'avoir été relaxé, car il sait que celui-ci ne signifie rien et ne sera pas automatiquement révoqué la prochaine fois qu'il commettra le même délit.

Le signal est catastrophique : du sursis, puis du sursis, puis du sursis, puis du sursis ! Dans ces conditions, à quoi rime-t-il ? Allez au bout de votre philosophie, supprimez carrément la possibilité du sursis, au moins les choses seront claires ! Vous pourriez aussi peut-être aller jusqu'à supprimer les tribunaux correctionnels : dès lors que la moindre peine semble vous agacer et que l'idée même d'envoyer quelqu'un en prison vous est insupportable, cela réglerait la plupart de vos problèmes !

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