Intervention de François Ruffin

Réunion du mercredi 28 novembre 2018 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Cet amendement n'a pas été considéré comme un cavalier, à l'inverse d'un autre amendement demandant que le donneur d'ordres soit associé aux plans de sauvegarde des emplois des entreprises sous-traitantes. Mais quand va-t-on donc prendre en compte le sort des salariés ? J'ai cherché toutes les brèches possibles pour poser la question des conditions de travail des téléconseillers ; j'ai donc saisi cette occasion.

Je ne mets en cause aucun patron ou chef d'équipe à titre individuel, car j'estime qu'il s'agit d'un problème structurel. Les donneurs d'ordres, cherchant à serrer les coûts au maximum, serrent le cou au sous-traitant qui, à son tour, serre le cou à son encadrement, qui lui-même serre le cou aux téléconseillers. C'est pour cela qu'il faut lutter contre ces phénomènes par des mesures structurelles inscrites dans la loi. Il n'y a pas lieu de désigner des gentils ou des méchants. Les patrons des centres d'appel ont certainement envie de faire mieux.

Dans le cadre des travaux sur la proposition de loi relative au burn-out, nous avons auditionné une directrice des ressources humaines qui intervenait dans des centres d'appel. Elle nous a dit que lorsqu'elle évoquait les questions relatives aux conditions de travail, au stress et au risque de burn-out, elle sentait qu'elle allait se faire blackbouler – et c'est finalement ce qui lui est arrivé. Tout simplement parce qu'il n'y a pas de marge de manoeuvre pour les prendre en compte.

Il nous appartient à nous, législateurs, de donner de l'air à ce système afin qu'il n'étouffe pas tout le monde.

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