Intervention de Didier Guillaume

Réunion du lundi 3 décembre 2018 à 17h30
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi habilitant le gouvernement à prendre par ordonnance les mesures de préparation au retrait du royaume-uni de l'union européenne

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

En un mois, j'ai déjà eu plusieurs conversations avec mes homologues : ils sont tous intéressés sur le sujet, même si, comme nous sommes la porte d'entrée sur l'Europe, c'est à nous de faire le travail. Si cela apparaissait nécessaire, je pense qu'une solidarité européenne verrait le jour. Mais pour l'instant, nous partons du principe que la France sera autonome en ce qui concerne les contrôles douaniers et sanitaires.

Mme Kuric m'a interrogé sur l'autosuffisance agricole de la Grande-Bretagne. À ce stade, nous n'avons pas d'évaluations. Tout à l'heure, j'ai évoqué les trois filières qui risquent d'être touchées par le Brexit, la vitiviniculture, la pêche et le lait, mais nous ne disposons pas d'évaluations en la matière. Les discussions sur la PAC ayant lieu à vingt-sept, c'est dans ce cadre-là que nous allons réorganiser et réorienter le travail lié au Brexit. Nous avons déjà commencé à y travailler avec un certain nombre de collègues européens ; Stéphane Travert avait réussi, avec dix-neuf autres pays européens à réaffirmer un certain nombre de choses dans l'appel de Madrid. Bien évidemment, nous allons regarder ce qu'il en est. Mme Kuric s'inquiétait également de l'impact du Brexit sur la qualité des produits agroalimentaires. Ce sujet fera partie des discussions européennes, et si nous tenons à vingt-sept, nous tiendrons à vingt-sept. L'entrée de produits qui ne seraient pas de qualité ou l'absence de réciprocité dans les échanges, ce genre de phénomène ne devrait pas pouvoir se produire : nous serons exigeants avec le Royaume-Uni qui, s'il veut exporter des produits en Europe, aura intérêt à élever ses standards. La montée en gamme de l'agriculture française étant absolument indéniable, nous pourrons exporter, mais il est certain que nous n'importerons pas de produits du Royaume-Uni s'ils ne répondent pas à nos standards. D'autant, et M. Bru le sait mieux que moi, que le Royaume-Uni est déficitaire, qu'il s'agisse de la pêche ou des produits agricoles.

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