Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mercredi 3 octobre 2018 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Monsieur le ministre, le groupe de la Gauche démocrate et républicaine partage beaucoup des positions exprimées par mes collègues. Tout d'abord, nous comprenons la colère des personnels du Quai d'Orsay, qui voit se dégrader non seulement son budget, mais aussi ses statuts. La notion de diplomate, de fonctionnaire d'État, au service de la France commence à s'estomper au profit du développement des contrats à durée déterminée (CDD) ou des contrats à durée indéterminée (CDI) de droit privé, moins chers, et du recours à des personnels locaux, qui permettent de faire des économies sur le budget. Votre ministère paie très cher l'addition ! Vous avez reconnu, il y a quelque temps, qu'il avait beaucoup souffert ces dernières années ; il souffre encore beaucoup ! C'est toujours au Quai d'Orsay que l'on mène les expérimentations en matière d'optimisation, au grand dam de notre pays, de son rayonnement dans le monde et du soutien aux Français de l'étranger.

Par ailleurs, je salue la position de la France sur l'UNRWA. Les États-Unis ayant cessé de contribuer au budget de l'agence, on peut se féliciter que la France ait doublé ses crédits en faveur des réfugiés palestiniens. À ce propos, je ne peux pas ne pas saluer la libération de Salah Hamouri, même si vous ne souhaitez pas en parler. J'espère que vous allez désormais oeuvrer pour qu'il soit véritablement libre : libre de circuler comme il l'entend, de s'installer et de travailler dans l'un ou l'autre de ses deux pays. La France a été suffisamment humiliée dans cette affaire ; il faut que cela cesse !

Je tiens à évoquer également la situation de Laurent Fortin qui, depuis dix-neuf mois, subit humiliations et torture psychologique pour des faits qu'il n'a pas commis, et qui est en quelque sorte otage des contrats entre la France et la Chine. On ne parvient pas à le faire sortir de Chine, mais j'espère que l'on pourra prochainement le faire monter dans un avion ministériel et le ramener dans notre pays.

En ce qui concerne les crédits de l'aide au développement, un mécanisme un peu subtil permet d'inscrire une somme importante en autorisations d'engagement – dont les élus locaux savent bien qu'elles doivent être alimentées, à un moment ou à un autre, par des crédits de paiement. Cela reste donc de la mécanique financière. On ne voit pas, dans ce budget, les crédits de paiement qui seront réellement affectés à l'aide au développement dans les années à venir. Ainsi nous n'avons pas la démonstration que les engagements du Président de la République seront tenus. Cela a été dit, une augmentation d'un milliard par an est nécessaire pour parvenir à l'objectif de 0,55 % du PIB, puis au 0,7 % correspondant aux engagements internationaux !

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