Intervention de Michèle Victory

Réunion du mardi 11 décembre 2018 à 16h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Victory :

Monsieur le ministre, vous avez déclaré que l'enseignement agricole était votre priorité et que vous aurez réussi ce mandat si vous atteignez votre objectif de former plus de jeunes demain qu'aujourd'hui. Mais comment concilier cet objectif avec une baisse des effectifs ? Comment travailler à une meilleure orientation et à une sensibilisation des jeunes aux thématiques de l'alimentation, de l'environnement, aux sciences de la nature et du vivant, bref à tous les défis de notre monde ?

L'enseignement agricole est une chance pour nos territoires ruraux et pour nos jeunes. Vous l'avez dit, il forme de futurs professionnels compétents ainsi que des jeunes qui ne se destinent pas forcément à ces métiers. Par cette offre d'enseignement, il densifie l'offre territoriale et met en valeur des métiers trop souvent mal connus. Pour autant, 30 % des élèves ayant un bac pro poursuivent en BTS, et 83 % des diplômés agricoles décrochent un travail dans les trente-trois mois suivants. Ces chiffres témoignent de l'excellence de l'enseignement agricole, ce qui doit nous encourager à maintenir notre effort pour le développer et soutenir au mieux les CFA.

Mais il existe des inquiétudes en ce qui concerne les personnels, puisque vous avez annoncé la suppression de 50 ETP. Pouvez-vous nous garantir que ces suppressions n'affaibliront pas la filière ? Quelles sont les perspectives pour l'avenir ? Les effectifs seront-ils stabilisés dans tous ces lycées ?

Mon autre inquiétude concerne la réforme du baccalauréat. La seconde générale et technologique de l'enseignement agricole avait jusqu'à maintenant la particularité d'offrir aux secondes quatre heures d'enseignement d'exploration « Écologie, agronomie, territoire et développement durable » (EATDD). Cette option différencie le lycée agricole du lycée général. Si nous pouvons nous réjouir qu'il y ait davantage de passerelles, cela doit se faire dans la concertation et la cohérence des choix d'options. Comme nos collègues du Sénat, nous pensons qu'il est essentiel de proposer un projet fédérateur autour de l'enseignement agricole en fixant un cap ambitieux.

Il y a une réelle inquiétude des professionnels de l'enseignement agricole en ce qui concerne la survie des petits établissements, comme celui d'Agrotech à Annonay ou Olivier de Serres à Aubenas, en Ardèche. Ils craignent d'une part une concurrence entre les différents établissements en fonction de leur taille, avec le risque d'inégalités territoriales, et d'autre part que la plus-value apportée par l'enseignement agricole ne disparaisse avec la réorganisation des enseignements sur les trois ans.

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