Intervention de Yannick Kerlogot

Réunion du mardi 11 décembre 2018 à 16h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Kerlogot :

J'ai été attentif à votre message sur la participation de l'enseignement agricole à la transition de notre modèle dans ce secteur : vous avez parlé d'agro-écologie et de bio-contrôle, vous avez aussi rappelé que l'enseignement doit être un levier pour répondre aux attentes nouvelles de la société. L'évolution des habitudes des consommateurs traduit de nouvelles préoccupations, partagées par de plus en plus de Français – je pense notamment à la question de la condition animale.

Notre société connaît une modification en profondeur de la relation entre l'homme et l'animal. Ce constat s'illustre par une diminution régulière de la consommation de viande, cependant que l'impact de l'élevage à grande échelle sur le climat et les écosystèmes, notamment avec la pollution des eaux et des sols, est de plus en plus pointé du doigt. Cette idée, qu'on la partage ou pas, imprègne de plus en plus les esprits des consommateurs et elle conduit à un passage progressif vers le végétarisme. Je viens d'une circonscription où l'activité agroalimentaire est non seulement le premier secteur économique, mais où l'élevage reste aussi, par tradition, l'activité agricole prédominante – et qui fait la fierté de nos agriculteurs : porcs, volailles, bovins sont élevés en grand nombre. Je m'interroge sur l'évolution à terme des comportements alimentaires et sur son impact pour ce type d'activité économique. Quel est votre point de vue en tant que ministre de l'agriculture ? Il a été question tout à l'heure de l'association L214 : doit-on considérer qu'elle est seulement le porte-parole d'une mouvance minoritaire ou peut-on, au contraire, intégrer dans les lycées agricoles l'idée qu'il faut s'adapter à des comportements alimentaires nouveaux ? Pour résumer, l'enseignement agricole doit-il assumer, voire anticiper une mutation qui pourrait bientôt être décuplée chez des consommateurs de plus en plus urbains et attirés par une alimentation décarnée, ou bien pensez-vous, à l'inverse, que nous avons seulement affaire à des messages véhiculés par des associations ultras qu'il faudrait cantonner ?

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