Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du lundi 11 février 2019 à 21h30
Pour une école de la confiance — Discussion générale

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Or le député de la Meuse, qui l'a cité, a eu l'amabilité de souligner la bienveillance de l'éducation nationale dans son département. Dans l'Ariège, vous allez franchir, comme dans bien des départements, le cap symbolique d'un PE – nombre de postes d'équivalent temps plein pour 100 élèves dans le premier degré public – supérieur à 6, puisque vous passerez de 5,97 à 6,3, ce qui vous place très nettement au-dessus de la moyenne nationale.

Notre objectif est bien entendu la bienveillance à l'égard de l'école rurale. J'y insiste car je souscris à toute la première partie du discours que vous avez prononcé tout à l'heure, à laquelle je n'aurais pas retranché une virgule. Ce que vous avez dit sur l'école rurale et sur les classes multiniveau est rigoureusement exact. Je ne me lasse pas de le répéter. Oui, en France, l'école rurale réussit mieux que la moyenne des écoles primaires. Oui, les classes multiniveau, parfois critiquées, peuvent être – vous l'avez très bien dit – synonymes de qualité pédagogique, quand elles sont bien faites, ce qui est souvent le cas.

Il n'y a aucune raison de souhaiter la fin de cette école dans notre pays. Je vous demande de me croire : nous menons une politique de soutien à cette école, qui peut prendre diverses formes, maintien d'une école avec une classe multiniveau ou regroupement pédagogique lorsque les maires le désirent, mais, en tout état de cause, nous devons désirer tous ensemble le maintien d'une école primaire rurale forte.

Le véritable problème – je le dis de manière un peu solennelle – est démographique. Pourtant, si nous le savons tous, nous en parlons finalement assez peu : il manque chaque année 40 000 à 50 000 enfants. En effet, il en naît un peu moins de 750 000 sur les 800 000 qui devraient venir au monde dans notre pays. Or ce déficit de naissances concerne principalement les zones rurales. La véritable réponse au problème bien réel que vous avez évoqué est une stratégie forte de l'État, que nous voulons mener avec les collectivités locales, pour réattirer la population en milieu rural, notamment grâce à une école primaire attractive.

Cette stratégie réclame du temps. Elle doit aussi être affirmée. Il faut également que nous émettions le bon diagnostic sur la situation.

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