Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 12 février 2019 à 21h30
Pour une école de la confiance — Après l'article premier

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Je reprends la parole car le sujet m'apparaît comme très important. Ce que vous venez de dire, monsieur le député, c'est ce que je dis moi-même : notre stratégie est de contribuer au rebond démographique. Je pourrais vous citer plusieurs lieux de France où nous ouvrons des classes en milieu rural, afin d'y enclencher le cercle vertueux de l'attractivité des écoles. Nous devons donc mener des stratégies locales, qui ont pour principal outil – lequel, je l'espère, s'étoffera dans l'avenir – les contrats départementaux ruraux que nous concluons département par département – une soixantaine au total – et qui permettent de mener des stratégies pluriannuelles. J'ai demandé aux DASEN – directeurs académiques des services de l'éducation nationale – et aux recteurs de privilégier de plus en plus, avec les élus locaux, une approche qualitative en vue d'enclencher, sur une base pluriannuelle, le cercle vertueux que vous évoquez. Je ne disais rien d'autre en déclarant que soutenir l'école en milieu rural peut être l'occasion d'y faire venir les familles.

En d'autres termes, l'objectif n'est pas d'être sur la défensive en se limitant à définir des seuils de plus en plus bienveillants qui n'empêcheront pas, au bout du compte, des fermetures de classes, mais d'adopter une stratégie offensive qui permette de créer des écoles attractives.

Madame Genevard, nous n'avons pas à défendre une position dogmatique, une doctrine qui ferait prévaloir les RPI sur les écoles à classe unique. Tout dépend de chaque cas.

Nous souhaitons que des consensus locaux se dégagent autour de la formule la plus adaptée. Dans un village éloigné des autres villages, il faut, dans la plupart des cas, maintenir l'école et le fait qu'il s'agisse d'une école à classe unique n'est pas nécessairement un problème pédagogique car, comme vous l'avez très bien dit, il peut parfaitement s'agir d'une très belle réussite. Voilà le pragmatisme que nous devons adopter.

Tel est, et vous pouvez en cela vous référer à mon discours, le message très clair que nous adressons, au quotidien, à l'éducation nationale – aux recteurs et aux DASEN. Il se traduit, dans certains cas, par des regroupements pédagogiques – je me trouvais avec le Président de la République dans l'un d'entre eux lors de la plus récente étape du Grand débat – et, dans d'autre cas, par la préservation d'écoles à classe unique, comme j'en ai vu récemment dans la Drôme.

Il ne doit pas y avoir de dogme en la matière mais, au contraire, un très grand pragmatisme. Nous ne devons donc pas nous fixer des critères trop rigides qui pourraient gêner, à terme, des appréciations locales et consensuelles permettant d'apporter les meilleures solutions aux élèves.

Cette stratégie pour l'école primaire rurale nous amène à émettre un avis défavorable.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.