Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mercredi 13 février 2019 à 15h00
Pour une école de la confiance — Article 2

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Vous expliquez également que rendre l'instruction obligatoire à 3 ans est inutile, et vous proposez l'âge de 5 ans tout en ajoutant qu'à cet âge la totalité des enfants sont scolarisés. Personne n'est jamais à l'abri des contradictions, certes, mais je vous en signale quelques-unes qu'il serait dommage d'avoir à regretter a posteriori – il est donc encore temps d'y réfléchir.

J'y insiste, rendre l'instruction obligatoire à 3 ans n'est pas qu'un symbole, c'est aussi un signal sur l'importance de l'école maternelle. On l'a dit de part et d'autre de l'hémicycle. Et l'un d'entre vous a déclaré avec raison qu'il fallait accorder une attention particulière à la petite enfance. Nous l'avons fortement souligné avec la rapporteure en commission : l'instruction obligatoire dès 3 ans est non seulement la marque d'une politique de la maternelle, mais aussi d'une politique de la petite enfance. La nomination récente d'un secrétaire d'État à la protection de l'enfance va dans ce sens, et nous allons continuer de travailler en faveur de tous les enfants jusqu'à 6 ans.

Lorsque l'on cite le cas de l'Estonie ou de la Finlande, on évoque des pays dans lesquels les structures familiales et publiques accordent une attention à l'enfant dans un continuum de 0 à 7 ans. En la matière, la France doit encore s'améliorer.

On nous objecte que l'article 2 mettrait en place une mesure purement symbolique, parce qu'environ 98 % des enfants vont déjà à l'école maternelle. Il a pourtant été rappelé, à juste titre, que si ce pourcentage de fréquentation est impressionnant, il reste, en valeur brute, que 20 à 30 000 enfants « échappent » à l'école maternelle. Ces 20 à 30 000 enfants comptent beaucoup à mes yeux. On ne saurait les considérer comme quantité négligeable, d'autant qu'ils se concentrent souvent sur certains territoires. Nous devons leur prêter une attention particulière.

La mesure que nous prenons est donc sociale, mais elle est aussi sociétale !

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