Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mercredi 13 février 2019 à 21h30
Pour une école de la confiance — Article 2

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Je vais répondre sur différents points. Commençons par la question des moyens. J'ai déjà rappelé certaines données démographiques. Au cours des prochaines rentrées scolaires, on accueillera chaque fois 50 000 à 60 000 enfants de moins que l'année précédente. La réforme en ajoutera quelque 25 000. Par conséquent, chaque année, on accueillera globalement moins d'élèves en maternelle. Il n'y a donc pas à redouter je ne sais quel raz-de-marée.

D'autre part, monsieur Di Filippo, je relève une faille dans votre raisonnement. Aujourd'hui, parmi les enfants de 3 ans, il n'y a pas 97 % d'enfants propres – ceux qui vont déjà à l'école – et 3 % qui ne le sont pas encore – ceux qu'il faudra soudain accueillir, ce qui créerait une nouvelle charge.

Du point de vue pratique, les enfants qui n'auraient pas été scolarisés sans cette réforme se répartiront dans le système. Seuls quelques endroits situés par exemple dans les territoires d'outre-mer et dans tel ou tel quartier connaîtront une certaine concentration. Mais on n'assistera pas à un phénomène de masse qui changerait la situation des communes. Dans la plupart d'entre elles, on accueillera un enfant de plus ici ou là.

En troisième lieu, vous m'avez interrogé sur les moyens que nous mettrons à la disposition des communes pour compenser les surcoûts occasionnés par l'instruction obligatoire dès 3 ans. Il y en aura. Nous y reviendrons lorsque nous examinerons l'article 4.

Je ne reviens pas sur les arguments de Mme la rapporteure. Cela dit, monsieur Breton, je vous conseille la lecture des oeuvres complètes de Maria Montessori. Celle-ci recommande la scolarisation des enfants quand ils ont l'âge d'entrer à l'école maternelle.

Nous n'allons pas passer la soirée sur ce sujet, mais une des caractéristiques de sa pédagogie est de mêler la petite, la moyenne et la grande section. Le mélange des enfants de 3, 4 et 5 ans est une des vertus pédagogiques que l'on peut attendre de l'école maternelle. Par conséquent, si nous convoquons Maria Montessori, ce sera au service de la réforme que nous vous proposons.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.