Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du jeudi 14 février 2019 à 22h00
Pour une école de la confiance — Article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Nous sommes également dubitatifs sur votre intention de créer dans le projet de loi une nouvelle structure juridique, l'EPLEI, et ce pour plusieurs raisons, qu'a évoquées Mme Faucillon.

Tout d'abord, vous présentez ces établissements comme des produits d'appel. Selon Les Échos, le Gouvernement souhaiterait développer plusieurs écoles internationales, dans le but de favoriser l'installation de grandes entreprises étrangères en France. Ces établissements accueilleraient les enfants des cadres de ces sociétés, incitant ainsi ces derniers à poser leurs valises dans le pays sans crainte.

Loin d'ouvrir l'apprentissage des langues au plus grand nombre, cette mesure renforcera les inégalités sociales, économiques et culturelles qui existent déjà. Les EPLEI seront privilégiés par rapport à d'autres établissements, puisqu'ils pourront recevoir des dons ou des legs privés. Ils seront sélectifs. On distingue aisément une cohérence entre votre décision d'instaurer une sélection dès le plus jeune âge dans ces établissements et celle d'augmenter les frais de scolarité à l'université pour les étudiants étrangers non européens.

Enfin, tous les territoires n'accueilleront pas un EPLEI. Vous avez beau parler de mixité sociale, votre choix d'installer ces établissements sur des territoires dynamiques est éloquent : on n'y trouvera aucune mixité autre qu'anecdotique.

Pourquoi ne pas donner à toutes les écoles de la République le moyen de dispenser l'enseignement des langues, au lieu d'aggraver encore les inégalités sociales et scolaires ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.