Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du vendredi 15 février 2019 à 9h30
Pour une école de la confiance — Article 6 quater

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Je crains que sous couvert de rationaliser, on éloigne encore et toujours plus les Français de leurs services publics.

L'article prévoit de rassembler dans un même établissement une ou plusieurs écoles primaires et un collège, notamment, nous dit-on, pour assurer un meilleur suivi des élèves. Mais il semble que règne une certaine confusion à laquelle l'absence d'étude d'impact n'est pas étrangère.

L'objectif de cet article est-il de faciliter la scolarité de l'enfant ou au contraire de rationaliser le service public, au détriment parfois des élèves ? De nombreux acteurs locaux, notamment les parents – ce n'est donc pas un combat corporatiste – , nous ont alertés à ce sujet, car ils craignent que de petites écoles primaires soient déplacées vers des collèges imposant de facto des trajets supplémentaires. On voit mal comment le fait d'envoyer les élèves plus loin de chez eux dans un établissement plus grand pourrait leur assurer un meilleur suivi individuel. Au contraire, c'est parfois dans de plus petites structures que les enfants sont à l'aise, notamment à l'école primaire et il en va de même pour les parents qui sont très attachés à la possibilité de parler au directeur d'école de façon informelle – tous ceux qui ont fréquenté le milieu scolaire l'ont constaté. Cette justification semble donc un peu artificielle. Elle s'apparente plutôt à la nécessité de pallier un manque de moyens.

Or, la crise actuelle que traverse notre pays devrait nous inciter à adopter une autre logique. Les Français ont l'impression de payer toujours plus d'impôts pour un service public qui se dégrade. Ils ne veulent plus qu'on leur impose des politiques hors sol. La volonté de mutualiser les moyens ne doit pas être une mauvaise excuse. Il n'est pas bénéfique pour les élèves de rationaliser les structures de manière détachée des réalités locales. C'est pourquoi je demande la suppression de cet article.

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