Intervention de Mansour Kamardine

Séance en hémicycle du vendredi 15 février 2019 à 15h00
Pour une école de la confiance — Article 7

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMansour Kamardine :

Il n'y a rien de plus têtu que les faits sociaux. Dans une question écrite du 5 septembre 2017, je vous ai interrogé sur l'opportunité de créer à Mayotte un rectorat et une université de plein exercice, comme cela existe dans l'ensemble du territoire national. D'un revers de main, vous avez écarté cette proposition, malgré les effectifs scolaires toujours croissants de ce département.

Il a fallu les manifestations au début de 2018 pour reconnaître la pertinence et la légitimité de cette revendication défendue par votre serviteur, les enseignants et les parents d'élève _ je dispose des textes et de la réponse du Gouvernement, monsieur le ministre.

L'article 7 du projet de loi répond à cette demande et je m'en réjouis. Je remercie les parents d'élèves et les enseignants pour leur contribution à cette belle victoire. Comme dirait Mme Maud Petit à l'écoute de M. Bayrou : « Une population unie, rien ne l'arrête ».

Cependant, votre texte ne répond pas à la détresse dans laquelle se trouve l'enseignement public à Mayotte. En effet, « la population scolaire à Mayotte dépasse largement celle de la Guyane et de la Martinique, pourtant, on ne compte qu'un peu plus de 5 500 enseignants dans l'enseignement public, ce qui place Mayotte loin derrière les autres académies ultramarines. La population scolaire représente plus de 37 % de la population mahoraise, le taux d'encadrement reste le plus faible de l'outre-mer, Mayotte compte un taux de scolarisation des enfants de moins de trois ans extrêmement faible _ autour de 3,5 % _, le nombre moyen d'élèves par classe est supérieur à 25 » et 60 % des classes fonctionnent en rotation, c'est-à-dire pour partie le matin, pour partie l'après-midi _ je remercie notre collègue Mme Manin, qui est venue en renfort !

Ce constat est le vôtre, monsieur le ministre, puisqu'il est issu de l'étude d'impact qui accompagne votre projet. Deux siècles après l'arrivée des premiers Français à Mayotte, cette situation discriminatoire est de plus en plus insupportable. Avec des budgets inférieurs de 60 % au budget moyen des collectivités de même importance, vous savez aussi que les communes de Mayotte ne sont pas en mesure de faire face aux besoins urgents de construction d'écoles.

Outre les difficultés des communes, l'État _ entendez-moi bien ! _ dépense par enfant à scolariser à Mayotte la moitié de ce qu'il engage partout ailleurs, ce qui est inacceptable. C'est une rupture de l'égalité des chances, égalité à laquelle aspire l'enfant mahorais. Comme le SNUIpp, le syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et professeurs d'enseignements généraux des collèges, je vous demande de me préciser les mesures exceptionnelles _ c'est de cela qu'il s'agit _ que vous entendez prendre pour satisfaire cette exigence d'égalité des chances.

Un plan particulier de constructions scolaires pour les 10 000 naissances annuelles s'impose…

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