Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du mardi 29 janvier 2019 à 21h05
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Tout d'abord, je fais miens les arguments de Mme Victory. Il est exact que nous devons éviter d'aborder tous les sujets de l'école à l'occasion de cette loi. Elle ne prétend pas le faire.

Sur le sujet lui-même, pour ne pas l'éviter, je rappelle tout d'abord que tout ne relève pas de la loi. Ce qu'a dit jusqu'à présent la loi en la matière est bon et il n'y a donc pas de raison de le modifier : l'éducation à la sexualité est légitime et indispensable compte tenu des problèmes de société que nous connaissons, qu'ils soient sempiternels ou plus récents.

Comme vous le savez sans doute, j'ai élaboré une circulaire au mois de septembre de façon à clarifier la façon dont cet enseignement doit se passer, dans le cadre de la législation existante – la loi prévoit trois séances par an – et, comme vous l'avez dit les uns et les autres au-delà de vos différences, dans le respect de chaque âge de la vie : on ne dit pas la même chose en primaire, au collège et au lycée. Je pense qu'il existe un relatif consensus sur le fait qu'en primaire, le respect de son corps, le respect de soi et d'autrui doivent faire l'objet de messages très nets, y compris sur le plan moral, si vous me permettez l'expression. Par la suite, au collège et au lycée intervient une explicitation correspondant à chaque âge. C'est à présent assez ancré dans nos traditions scolaires, et consacré notamment dans le programme des sciences de la vie et de la terre.

Si nous voulons éviter des phénomènes tels que ceux qui ont été mentionnés, la prostitution des mineurs, les grossesses précoces, l'invasion de la pornographie comme mode d'entrée dans la connaissance de la sexualité pour un grand nombre de jeunes, et tout le reste, cette éducation progressive à la sexualité s'imposent. Ce pourrait être un sujet de consensus national, étant entendu que cette éducation ne résout pas tous les problèmes et qu'il faut conduire également d'autres types d'actions volontaristes – le travail des infirmières scolaires notamment est décisif en la matière –, y compris autour de l'école pour une action éducative de la société sur cette question. Ce disant, je ne crois pas être en contradiction avec ce que vous avez dit les uns et les autres.

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