Intervention de Sébastien Jumel

Séance en hémicycle du mardi 5 mars 2019 à 21h30
Questions sur la politique éducative du gouvernement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel :

Monsieur le ministre, j'aurais aimé vous parler des écoles rurales de ma circonscription, mais j'espère que l'arrivée d'un nouveau DASEN permettra de travailler, dans un dialogue respectueux, avec la communauté éducative et nous-mêmes. J'aurais pu vous parler du diagnostic partagé que nous avons établi à Dieppe sur la situation de l'école, et des propositions que nous avons formulées, mais comme je vous ai remis en main propre un dossier à ce sujet, j'espère que vous prendrez le soin d'y répondre point par point.

Je concentrerai donc mon propos ce soir sur la réforme des lycées. J'ai le sentiment que l'école de la République est malade, et que l'ascenseur social qu'elle offrait est en panne depuis de nombreuses années. La seule question qui vaut est donc de savoir si les réformes qui s'additionnent et celles que vous proposez sont de nature à réparer l'ascenseur social.

J'ai le sentiment que non ! Selon leur patrimoine social, culturel et relationnel – celui dont Pierre Bourdieu nous a expliqué qu'il était déterminant pour la réussite des études – , j'ai le sentiment que la complexité de la réforme des lycées ne placera pas tous les parents et les enfants à égalité devant le choix des options.

Plus grave encore, j'ai le sentiment que les dotations horaires globales – DHG – des collèges et des lycées chutent. Je pense au lycée de Neufchâtel-en-Bray dans lequel deux classes sont supprimées dans la DHG, ou au collège Braque de Dieppe, collège sorti de ZEP, pour lequel la DHG nous fait craindre le pire. Je pense au lycée Pablo Neruda, à Dieppe, dans lequel trois classes ont été supprimées, ou au lycée Camille Saint-Saëns de Rouen où le proviseur a d'ores et déjà annoncé qu'il ne serait pas possible, vu la DHG en cours d'élaboration, d'assurer les enseignements de langue vivante 3 ni de latin. J'ai le sentiment que, selon l'endroit où l'on habite, selon l'endroit où l'on naît, le choix des options ne sera pas le même. Au bout du compte, la capacité des enfants et des parents de construire un patrimoine d'options constituant un socle permettant de poursuivre des études ne sera pas la même pour tous. Comment assurer l'égalité territoriale et l'égalité sociale avec les DHG en cours d'élaboration ?

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