Intervention de Sébastien Leclerc

Séance en hémicycle du lundi 11 mars 2019 à 21h30
Agence nationale de la cohésion des territoires — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Leclerc :

Parmi les missions qui seront attribuées à l'ANCT, celle qui suscite le plus grand nombre d'interrogations en milieu rural est l'accès aux services publics. En la matière, quel que soit le ministère concerné, quel que soit le gouvernement, la situation est toujours la même : un discours volontariste d'un côté ; de l'autre, la réalité d'un éloignement continu vis-à-vis des usagers. La liste des services touchés est longue, des trésoreries aux tribunaux en passant par les casernes de gendarmerie : autant de marqueurs des missions régaliennes de l'État qui s'éloignent des administrés.

Au sujet des trésoreries, permettez-moi de vous dire, madame la ministre, que votre absence de réponse à une question qui vous a été posée la semaine dernière, lors des questions au Gouvernement, au sujet de l'hypothèse d'une trésorerie unique par département, alimente bien des interrogations et des craintes dans nos territoires.

Les collectivités locales ont bien essayé de contenir le recul des services publics que nous constatons depuis des années. Ainsi, dans mon département du Calvados, le conseil général a créé en 2002 les points info 14, qui permettent à l'usager, dans une trentaine de bourgs ruraux, d'être accueilli par un agent présent pour l'informer, afin de pallier la fermeture des guichets des différents services publics. L'État s'est d'ailleurs inspiré de cette initiative positive pour développer depuis deux ans son réseau de maisons de services au public.

L'initiative est positive, disais-je, mais les dépenses de fonctionnement vont croissant : avec le succès de la formule, les administrations ont eu tendance à se décharger encore plus de leurs responsabilités, tant et si bien qu'aujourd'hui le réseau du conseil départemental ne permet plus d'accueillir de nouveaux partenaires.

L'enjeu est essentiel, madame la ministre : les collectivités locales pallient depuis longtemps les carences de l'État lorsqu'il s'agit d'assurer la présence des services publics sur le territoire, mais, s'étant vu retirer des moyens, puis ayant dû limiter l'évolution de leurs dépenses, elles ne peuvent continuer au même rythme. L'État doit tenir compte de cette situation et compenser les efforts qu'elles ont entrepris.

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