Intervention de Marielle de Sarnez

Réunion du mardi 13 novembre 2018 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarielle de Sarnez, présidente :

Je suis très heureuse de recevoir le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), José Angel Gurría. Monsieur le secrétaire général, vous avez été nommé en 2006, après avoir occupé les fonctions de ministre des affaires étrangères puis de ministre des Finances et du budget dans votre pays, le Mexique. Vous effectuez aujourd'hui votre troisième mandat quinquennal à la tête de l'OCDE.

La situation actuelle du monde nous a amenés à centrer cette réunion sur la gouvernance de la mondialisation et sur sa mise à l'épreuve. C'est un thème d'actualité qui a été au centre des commémorations de la fin de la Première Guerre mondiale et du Forum pour la paix, que le Président de la République française a souhaité organiser, où vous êtes d'ailleurs intervenu sur la question de l'accroissement des inégalités.

Une délégation de la commission des affaires étrangères était la semaine dernière à New York. Nous avons assisté à un débat très intéressant du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) consacré au multilatéralisme. À l'évidence, il n'existait pas de consensus parmi les présents sur ce qu'il importe de faire ensemble et sur les moyens pour parvenir à un ordre mondial stable et équitable. Nous savons pourtant à quel point c'est essentiel.

Vous avez un jour, dans l'un de vos discours, défini la mission de l'OCDE de la façon suivante : « formuler des propositions d'action fondées sur des observations factuelles et élaborer des normes et lignes directrices internationales en vue d'améliorer le fonctionnement de l'économie mondiale ».

À l'ère des crises économiques, sociales et écologiques, du défi migratoire, des menaces liées au terrorisme et à la cybercriminalité, de la montée des unilatéralismes, vous nous direz si cet objectif est toujours le vôtre ; s'il convient d'être optimiste – raisonnablement – et quelles actions mène l'OCDE pour mettre, comme vous aimez à le répéter, la mondialisation au service de tous. Vous nous expliquerez également quels sont les principaux obstacles, nouveaux ou pas, que vous devez surmonter. Vous nous direz enfin, car nous sommes attentifs à tirer des conséquences de chacune de nos auditions, comment, nous parlementaires, nous pourrions éventuellement vous aider dans votre mission.

Créée en 1961, l'OCDE est longtemps apparue comme un club des démocraties occidentales développées. Elle a su depuis lors, c'est heureux, s'ouvrir à des pays émergents avancés, dont certains ont rejoint les rangs des pays riches, comme le Mexique, la Corée du Sud, la Turquie et le Chili. Cependant, avec 36 membres, l'OCDE ne représente toujours qu'une partie de la communauté internationale et la majorité des nouvelles puissances montantes n'en sont pas membres. Nous aimerions aussi connaître votre appréciation sur ces puissances montantes, et savoir s'il est possible de les considérer – je pense particulièrement à la Chine – comme des alliés objectifs ou non, du multilatéralisme.

Enfin, parmi tous les sujets que l'OCDE est amenée à traiter, quelques-uns font l'objet de travaux réguliers au sein de notre commission. Je pense notamment à la lutte contre l'évasion et la fraude fiscale, le contenu et l'évaluation de l'aide publique au développement ou encore la prise en compte des normes environnementales dans l'action publique et le commerce international. Nous serions heureux de vous entendre sur ces points.

Monsieur le secrétaire général, comme vous le voyez, les thèmes de discussion ne manquent pas. Après votre propos introductif, vous pourrez engager le dialogue avec les commissaires.

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