Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mardi 13 novembre 2018 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Je prends la parole au nom du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, d'abord pour vous remercier, monsieur le secrétaire général, de vous exprimer en français, et pour vous dire aussi que l'OCDE me laisse perplexe. Je lis parfois dans Le Figaro des articles qui commencent par « selon l'OCDE » pour justifier le développement de politiques toujours plus libérales. Mais dans L'Humanité, journal que j'aime beaucoup (Sourires), d'autres articles commencent aussi par « selon l'OCDE » pour expliquer qu'il faut développer des politiques de lutte contre les injustices, l'Organisation apportant les arguments qui démontrent que notre société va mal et qu'il faut instaurer des règles plus humaines. Quel est donc cet organisme à géométrie variable, ce monstre à plusieurs têtes, qui peut servir une politique capitaliste mais aussi, éventuellement, une politique communiste ou du moins un changement de société ?

J'ai donc prêté une grande attention à vos propos, et j'en ai tiré diverses conclusions. D'abord, que vous allez contribuer à chasser les délinquants financiers, ce qui n'est pas mal ; mais comme tous les autres délinquants que l'on chasse d'un lieu, ils en chercheront un autre pour mal faire, et vous devez donc anticiper leurs prochains mouvements. J'ai aussi compris que vous alliez chasser les délinquants environnementaux, ou en tout cas tenter de proposer des règles internationales à cette fin, parce qu'il y a pas d'autre solution. Mais ces règles s'opposent parfois à l'enrichissement : j'ai du mal à comprendre comment on peut concilier protection de l'environnement et action en faveur du climat d'une part, augmentation des profits et enrichissement de certains d'autre part. Comme, parfois, cela est incompatible, vers quoi, « selon l'OCDE », faudrait-il aller ?

Il y a aussi la question des injustices et de la misère grandissante, y compris dans les pays riches, dont la France, où l'on voit les prémices d'une rupture. Vous recommandez la redistribution de la richesse nationale par le biais des politiques publiques, mais l'on sent bien qu'en réalité le compte n'y est pas. Serait-ce que, « selon l'OCDE », certaines des recommandations que vous auriez faites aux États n'auraient pas été respectées, ce qui explique la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui ? Il n'est pas rassurant de vous entendre dire que vous alertez sur le changement climatique depuis cinquante ans… Depuis combien de temps expliquez-vous que la persistance des injustices, la misère grandissante dans le monde et les questions non traitées de l'émigration provoqueront des problèmes ? En bref, comment les recommandations de l'OCDE s'imposent-elles ?

Ma dernière question porte sur le projet traité contraignant en cours de discussion sur les multinationales et les droits de l'homme. « Selon l'OCDE », quel chemin faudrait-il prendre pour faire aboutir ce texte ? Comment pourriez-vous favoriser des progrès en ce domaine ?

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