Intervention de José Angel Gurría

Réunion du mardi 13 novembre 2018 à 17h00
Commission des affaires étrangères

José Angel Gurría, Secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) :

Je suis très reconnaissant aux banques centrales de la politique monétaire qu'elles ont menée. Eût-elle été autre que la situation serait sans doute beaucoup plus grave qu'elle ne l'est. J'étais dans la pièce quand M. Mario Draghi a lancé la phrase désormais célèbre : « La BCE est prête à faire tout ce qu'il faudra – whatever it takes – pour préserver l'euro. » Mais la BCE ne s'est pas engagée la première dans une politique monétaire souple ; avant elle, à mesure que la crise prenait de l'ampleur, il y avait eu les États-Unis, puis le Royaume-Uni, et après la BCE, il y a eu le Japon. Au début de la crise, les dirigeants européens la considéraient comme un problème américain ; six mois plus tard, ils la décrivaient comme un problème anglo-saxon, mais à peine avaient-ils ces mots prononcés, elle était devenue européenne…

Cette souplesse monétaire était opportune, mais il est également sage de revenir à la normale. Les États-Unis ont commencé de le faire les premiers, après avoir consacré des milliards de dollars à la création d'une usine à emplois – ils en créaient 200 000 par mois il y a six ans déjà, sous l'administration Obama, et cela continue, parce qu'avec des taux directeurs à zéro, la Réserve fédérale avait soutenu la reprise beaucoup plus tôt que la BCE. Deux ans plus tard, ce fut le tour de l'Europe, et un an après, du Japon, et la normalisation va continuer. On s'habitue à des taux artificiellement bas, mais il est bon de revenir à un peu plus d'inflation – et je dois vous dire que c'est la première fois de ma vie que je vois faire tant d'effort pour rechercher une inflation comprise entre 2 % et 4 %, qui montrera que l'économie est revivifiée. J'appuie les politiques monétaires menées par les banques centrales ; si elles ne sont pas simultanées, c'est que, n'ayant pas commencé en même temps, elles ne finiront pas en même temps non plus.

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