Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du mercredi 12 décembre 2018 à 17h05
Commission des affaires étrangères

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères :

Il affirme aussi pour la première fois, je crois, au niveau des Nations unies, que ce sont les États qui ont la responsabilité de protéger leurs propres frontières. J'avoue donc avoir été un peu surpris de tous les échos et des rumeurs qui ont circulé sur le sujet.

La question du commerce a été abordée à Buenos Aires lors du G20. Deux éléments importants ont résulté de cette réunion. D'abord, un accord a été conclu à propos du commerce – je vais en dire quelques mots – ; ensuite, dix-neuf pays se sont également mis d'accord sur la mise en oeuvre de l'accord de Paris et sur le caractère irréversible de ce dernier, ce qui n'était pas du tout acquis d'avance. Pour stimuler cette position, nous avons accepté, avec la Chine, en présence du secrétaire général des Nations unies, de nous exposer. Nous avons pris un engagement solennel pour impulser une mobilisation internationale en faveur du respect intégral de l'accord de Paris et pour garantir le succès de la COP24, qui a commencé au lendemain du G20 et dont l'objectif est de mettre en oeuvre les aspects réglementaires des accords de Paris et d'anticiper les engagements supplémentaires devant être pris pour sécuriser la planète en raison du réchauffement climatique. C'est là un point positif et, même si nous savions que les États-Unis ne signeraient pas un tel accord, il a été maintenu et affiché clairement.

S'agissant encore du commerce, à la demande des États-Unis, le communiqué final n'a pas repris, pour la première fois depuis dix ans, la référence à la lutte contre le protectionnisme. Nous avons fait le choix du pragmatisme afin d'aboutir, dans la négociation, à un texte unique qui a permis d'adopter une feuille de route pour avancer dans la réforme de l'OMC d'ici au prochain sommet du G20, qui se tiendra à Osaka au mois de juin 2019. Il s'agit, en particulier, de faire en sorte que l'organe de règlement des différends et l'organe d'appel de l'OMC puissent être réformés et que l'on entre dans une véritable logique de multilatéralisme, pour moderniser l'organisation et lui permettre de jouer un rôle constructif et de contribuer à l'équilibre du commerce mondial.

La France est à l'initiative dans ce domaine, avec l'Union européenne. Des propositions de réforme de l'organe d'appel ont été faites aujourd'hui même. J'ai rencontré la semaine dernière le Vice-Premier ministre chinois, Hu Chunhua, qui est chargé de ces sujets, pour lui faire part de notre volonté de travailler ensemble. J'ai aussi rencontré hier le ministre du département des liaisons internationales du Comité central du Parti communiste chinois, dont le rôle est lui aussi très important, pour évoquer les mêmes sujets. Je recevrai M. Wang Yi, mon homologue chinois, dès le début du mois de janvier prochain, toujours pour faire en sorte que nous aboutissions, en juin à Osaka, à une véritable réforme de l'OMC.

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