Intervention de Antoine Jourdain

Réunion du mardi 19 mars 2019 à 19h25
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Antoine Jourdain, directeur technique d'Enedis :

Aujourd'hui, le tarif, tel qu'il est conçu, comprend une part « puissance » et une part proportionnelle à la consommation. Les Français qui consomment leur propre énergie ne paient plus la part proportionnelle à la consommation : ils sont donc, pour ainsi dire, subventionnés. Nous considérons que cette subvention leur permet de rentabiliser leurs panneaux de stockage. Mais, pour le distributeur, la structure de coût est plutôt liée à la puissance. En effet, une fois que l'on a fait votre branchement et dimensionné le réseau pour que vous puissiez l'utiliser, les coûts sont quasiment identiques, que vous l'utilisiez ou non. Nous militions donc, auprès de la CRE, en faveur d'une augmentation progressive de la part « puissance » dans notre tarif.

Aujourd'hui, la part proportionnelle à la consommation représente 80 % du tarif. En théorie, nous pourrions donc perdre jusqu'à 80 % de nos revenus si tout le monde passait à l'autoconsommation, alors que notre réseau reste le même et a les mêmes missions. Une augmentation progressive de la part « puissance » permettrait de refléter plus justement nos structures de coût.

J'en viens à la question du niveau du TURPE. En tant qu'entité régulée, nous pensons évidemment que le TURPE n'est pas suffisant. Au-delà de la plaisanterie, nous avons eu des discussions avec la CRE sur le taux de rémunération des investissements que nous réalisons : le TURPE est construit de telle façon qu'il prend en compte nos investissements et nos dépenses d'exploitation et qu'il rémunère les coûts de capital. Nous veillons à être de plus en plus efficients, pour que le client ne subisse pas d'augmentation importante de tarif. Même si nous considérons que la rémunération du capital pourrait être améliorée, la méthode fait que plus on investit, plus on est rémunéré, de sorte que si on nous demande, du jour au lendemain, d'investir trois fois plus, on touchera trois fois plus de revenus. La structure nous permet donc d'investir, à partir du moment où nous avons la rémunération du capital qui nous convient.

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