Intervention de Jean-Félix Acquaviva

Séance en hémicycle du mercredi 3 avril 2019 à 21h30
Débat sur l'organisation de l'État et des services publics

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Félix Acquaviva :

Je rappelle que la Polynésie, Saint-Martin et Saint-Barthélemy disposent d'un statut d'autonomie au sein de la République française. Je le dis tranquillement : l'autonomie, ce n'est pas l'indépendance. J'entendais encore un journaliste français très connu, sur Europe 1, hier, qui affirmait qu'il ne savait pas faire la différence. Comment peut-on encore en être là aujourd'hui ? Un Land allemand est autonome ; la Sardaigne est autonome ; Madère est autonome. Sont-ils pour autant des États indépendants ? Bien sûr que non ! Quoi de plus naturel, pour une île, d'avoir un statut d'autonomie au sein d'un État ? C'est la normalité européenne : toutes les îles sont autonomes, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Finlande, elles édictent des règles adaptées pour répondre aux exigences de leurs contraintes et de leurs habitants.

À la demande pacifique et démocratique émise par les Corses, le Président et le Gouvernement ont répondu jusqu'à ce jour par une négation et une forme de condescendance : les propositions de la Corse font l'objet d'un refus de principe dogmatique. La Corse est malheureusement l'exemple le plus accompli du fossé politique et culturel existant entre une République centralisée et ses strates de pouvoirs, d'une part, et les territoires, les pays, de l'autre. Nous avons bien vu, de surcroît, dans le cadre des débats sur l'Agence nationale de cohésion des territoires, que le choix négatif opéré par l'exécutif se traduit, au contraire, par le renforcement des prérogatives des préfets dans la mise en oeuvre des politiques publiques de proximité. Ce choix politique affaiblit les régions et les collectivités en général. C'est la marque de fabrique d'une défiance généralisée vis-à-vis des élus et de la démocratie territoriale. C'est malheureusement le combat de la déconcentration contre la décentralisation.

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