Intervention de Annick Girardin

Séance en hémicycle du jeudi 11 avril 2019 à 15h00
Statut d'autonomie de la polynésie française - diverses dispositions institutionnelles en polynésie française — Après l'article 1er

Annick Girardin, ministre des outre-mer :

Je suis très impliquée dans les questions de dérèglement climatique. J'ai eu la chance de participer à l'organisation de la COP21, d'être chargée de négocier avec tous les petits États insulaires, pour beaucoup situés dans l'océan Pacifique, et dont bien des îles risquent d'être détruites, voire englouties. Je fais partie de ceux, comme d'autres ici, qui se sont battus pour que soit créé un fonds vert spécifique pour les territoires du Pacifique – fonds qui aujourd'hui va au-delà puisqu'il couvre l'ensemble des territoires d'outre-mer. Ces derniers sont en effet en première ligne, comme l'a montré, je prends l'exemple le plus récent, l'ouragan Irma à Saint-Martin.

Mais revenons-en à la Polynésie. Je tiens à vous rassurer sur la volonté du Gouvernement de prendre en compte toutes ces données. Je défends avec ferveur les dix-sept objectifs de développement durable de la COP21, que la « Trajectoire outre-mer 5. 0 » résume ainsi : zéro déchets, zéro carbone, zéro exclusion, zéro vulnérabilité au dérèglement climatique et zéro intrants polluants. Pourquoi ? Parce que les territoires d'outre-mer sont à la fois les territoires qui polluent le moins et les premiers confrontés aux défis environnementaux. Ils peuvent devenir les premiers modèles d'excellence de développement durable. Honnêtement, vous pouvez compter sur moi pour accompagner les territoires d'outre-mer dans cette direction.

Atténuation et adaptation sont certes indispensables et tous vos amendements s'accordent avec ce que je viens d'affirmer, ce qui est normal : qui, ici, n'est pas favorable à un monde commun qui respecte les dix-sept objectifs de développement durable ? Personne et en tout cas pas la France qui y a souscrit, comme presque tous les pays. Reste à les appliquer. Les territoires d'outre-mer peuvent être les premiers à le faire et vous pouvez, je le répète, compter sur moi pour que ce soit le cas.

Pour toutes ces raisons, je suis défavorable aux amendements des députés du groupe FI même si nous sommes d'accord sur le fond.

Reste également, et le rapporteur l'a mentionné, que je ne peux vous laisser toucher à la compétence de la collectivité polynésienne. Je défends en effet les compétences propres des territoires d'outre-mer et, comme George Pau-Langevin l'a souligné, comme d'autres l'ont dit, j'estime que la différenciation consiste bien à donner davantage de capacités auxdits territoires, signe de la prise en compte de leurs spécificités.

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