Intervention de Florence Provendier

Réunion du lundi 29 avril 2019 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFlorence Provendier :

Attendue depuis longtemps par le secteur, la proposition de loi que nous allons examiner porte une ambition forte, celle de rassembler le monde de la musique dans une maison de toutes les musiques. Comme vous le savez, à l'initiative du ministère de la culture, un premier rapport, à l'intitulé éloquent : Rassembler la musique dans un Centre national, a été réalisé par M. Roch-Olivier Maistre en octobre 2017, jetant les bases du travail de préfiguration d'une grande qualité mené par notre collègue Émilie Cariou et notre rapporteur Pascal Bois à la demande du Premier ministre

Afin de donner un puissant levier à la deuxième industrie culturelle de notre pays, ces travaux ont conclu à la nécessité de légiférer pour créer le Centre national de la musique. Cette proposition de loi vise donc à apporter un meilleur accompagnement à l'ensemble des acteurs de la filière musicale, grâce au rapprochement du Centre national de la chanson, des variétés et du jazz, du Fonds pour la création musicale et du Centre d'information et de ressources des musiques actuelles dans un même établissement.

En fédérant ses acteurs, l'idée est de mieux répondre aux enjeux de la diversité culturelle, d'offrir un meilleur soutien au développement économique et aux innovations de la filière, à sa diffusion dans les territoires et à son exportation : en d'autre termes, en faire une filière conquérante.

Après une chute vertigineuse des revenus du secteur musical dans les années 2000, nous avons aujourd'hui de quoi être optimistes : pour la troisième année consécutive, le secteur est en croissance. Cela ne nous dispense pas cependant d'une certaine prudence, cette croissance reposant en grande partie sur l'essor du streaming légal, dont on sait que le partage de la valeur n'est pas optimal. Reste que l'on doit saluer la vitalité de la création et de la production françaises, puisqu'en 2018, dix-neuf des vingt premières places du classement des albums vendus dans notre pays étaient occupées par des artistes produits en France. Il faut également souligner, en parallèle, le dynamisme du secteur du spectacle vivant et de la variété : avec un taux de croissance de 8 % par an entre 2012 et 2017, il témoigne de l'appétit croissant des Français pour ces spectacles.

Au coeur de cette dynamique, le projet du Centre national de la musique arrive à point nommé pour créer un effet de levier et soutenir la reprise de la croissance d'un secteur qui alimente la première pratique culturelle de nos concitoyens. C'est pourquoi le groupe La République en Marche est fier de porter cette proposition de loi, que la discussion parlementaire permettra sans nul doute d'enrichir.

Notre groupe a déposé plusieurs amendements visant à développer les missions du Centre national de la musique, pour qu'il soit le moteur d'une politique culturelle ambitieuse, notamment en matière d'éducation artistique et culturelle : sur l'ensemble du territoire, notre jeunesse doit, sans aucune discrimination sociale, pouvoir bénéficier d'un accès à la création et à la pratique musicale. Certains de ces amendements sont malheureusement tombés sous le coup de l'article 40 de la Constitution, mais je suis certaine que nous y reviendrons.

Nous souhaitons également que le CNM contribue, en coopération avec des structures comme la Bibliothèque nationale de France (BNF) ou la Cité de la musique, à valoriser notre patrimoine musical pour concourir au rayonnement de la création.

L'autre objectif de cette proposition de loi est d'accompagner les professionnels de la filière musicale dans le développement économique de leur activité. Ainsi, nous proposerons plusieurs amendements visant à faire figurer explicitement les variétés et le spectacle vivant dans le texte, à faire du soutien à la création une des missions du CNM ou encore à promouvoir le rayonnement international des oeuvres.

Le Centre national de la musique permettra de rassembler tous les acteurs de la musique dans une maison commune, mais aussi les citoyens autour de ce qui demeure, année après année, la pratique culturelle préférée des Français. Il contribuera également au rayonnement culturel et économique de la France à l'étranger.

Après plusieurs occasions manquées, cette proposition de loi nous donne l'occasion d'accorder nos violons pour donner le jour à une oeuvre attendue, le Centre national de la musique.

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