Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du lundi 13 mai 2019 à 21h30
Transformation de la fonction publique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Je vous les donnerai si vous en doutez.

Nous avons donc connu la RGPP, puis la MAP. Malheureusement, le projet de loi que nous examinons ce soir s'inscrit un peu dans cette droite ligne. On voit bien que c'est une logique comptable qui a animé l'élaboration de ce texte.

Je le dis avec beaucoup de sincérité : nous devons transformer notre fonction publique, mieux répartir les fonctionnaires sur le terrain et rendre les carrières des fonctions publiques plus attractives. Dans mon département de l'Eure-et-Loir, qui n'est pas si loin d'ici, quarante postes sont vacants à la direction des territoires. De même, le colonel commandant le groupement de gendarmerie du département m'a appris qu'il avait cinquante postes vacants. Au centre de détention de Châteaudun, 20 % des postes sont vacants. Nous devons nous interroger sur les raisons de toutes ces vacances. Il ne convient pas seulement de faire des économies budgétaires, de supprimer 120 000 ou 50 000 postes et de s'envoyer tous ces chiffres à la figure… L'important, c'est d'accroître l'efficacité de la fonction publique et de donner à ses agents les moyens d'accomplir leur mission dans de bonnes conditions. Pour ce faire, nous devons changer de paradigme.

Tout d'abord, il faut mettre un coup d'arrêt au mouvement de recentralisation – je crois que le Gouvernement l'a entendu. On ne peut pas mettre tous les moyens dans les villes préfectures et réduire les effectifs des sous-préfectures à la portion congrue. On ne peut pas se contenter de fermer des trésoreries, même s'il est vrai que la numérisation et le déploiement d'internet font évoluer les choses. Cela dit, on ne peut pas non plus rester dans un système complètement figé. Il ne s'agit pas d'opposer les progressistes et les tenants de l'immobilisme. Les missions évoluent, mais nous devons retenir un principe simple et clair : nos concitoyens sont attachés aux services de proximité. Pour nous, monsieur le secrétaire d'État, le retour des services publics dans les territoires passe d'abord par un nouvel acte de décentralisation.

Après le grand débat, tout le monde appelle à plus de décentralisation – je rappelle que ce mouvement a été engagé en 1981 et que, par la suite, plusieurs gouvernements ont fait voter d'autres lois de décentralisation. Plus de décentralisation, c'est plus de pouvoir dans les territoires. C'est faire confiance aux acteurs locaux. L'État ne peut plus tout gouverner depuis Paris, comme il le fait trop.

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