Intervention de Anne Haine

Réunion du jeudi 16 mai 2019 à 9h30
Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs

Anne Haine, directrice générale de Nielsen France :

Oui, nous partons bien des codes existants, de ce qu'on peut comparer. Le phénomène qu'il faut bien garder en tête, et que résume bien le slide, c'est la création de valeur par les nouveaux produits qui arrivent en magasin. Nous sommes ici au début de 2019, les chiffres sont relativement similaires à ce qu'on a pu constater l'année dernière. Le principe, c'est que, dans l'effet prix, il y a l'effet d'inflation – ou de déflation – et il y a ce qu'on appelle l'effet de mix. L'effet d'inflation, depuis le début de l'année, est à 0,2 point, peut-être 0,3 point fin mai, à comparer avec une baisse moyenne de 1,3 % toutes étiquettes confondues. Mais le reste crée quand même de la valeur à cause de l'effet de mix. On voit bien que les prix restent positifs à 2.3 %, tandis que les volumes sont stables voire légèrement négatifs. Si l'effet prix augmente, c'est du fait de la compensation due à l'effet de mix. L'effet de mix, ce sont plusieurs choses : c'est d'abord « j'achète davantage de produits de marque puisqu'ils deviennent plus accessibles, je paie tout de même un peu plus cher mais pas tant que ça, et la part de ces produits dans mon panier crée de la valeur » ; c'est aussi « j'achète aussi des produits de marque en promotion parce qu'ils deviennent plus intéressants » ; et le point majeur, c'est « j'achète des produits plus chers, mais plus valorisants, parce que je veux consommer mieux, consommer du bio, du sans-gluten, du sans-parabène, du sans-antibiotiques, etc. » – je ne sais pas si c'est mieux, mais en tout cas c'est « tendance ». Du coup, il y a de nouvelles offres, des promesses supplémentaires, que ce soit en cosmétique, en alimentaire, etc., qui justifient des prix plus élevés par le fait que c'est peut-être plus compliqué à produire, que la matière première est plus chère etc., et que le consommateur est prêt à payer davantage.

D'où, au total, une création de valeur. L'une des réponses de la distribution au développement du e-commerce, c'est de créer de la valeur dans ses magasins, de créer l'offre que le consommateur recherche. Les consommateurs cherchent des prix intéressants, bien sûr, mais ils cherchent aussi à bien consommer. Quand on les interroge, ils veulent du frais, de la santé animale, du bio, du coup les fabricants produisent de plus en plus de produits qui répondent à cela, mais qui sont plus chers, en vente et en production.

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