Intervention de Éric Coquerel

Réunion du mercredi 5 juin 2019 à 16h20
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

La question des participations financières de l'État est particulièrement importante quand on fait le bilan de la première année pleine et entière du gouvernement de M. Philippe. Selon les documents budgétaires, les objectifs en la matière sont de veiller à l'augmentation de la valeur des participations financières de l'État et d'assurer le succès des opérations de cession de certaines de ces participations. Je me demande pourquoi certains objectifs que nous jugeons prioritaires, pour notre part, ne sont pas mentionnés – par exemple, veiller à ne pas céder des parts d'entreprises stratégiques, notamment dans le domaine de l'énergie, ou rentables pour l'État. Au regard de ces objectifs, le bilan de l'année 2018 est particulièrement catastrophique. La vente de parts de Safran, pour 1,245 milliard d'euros, a fait en sorte que l'État ne détient plus que 10,81 % du capital de cette entreprise, dont chacun conviendra qu'elle est stratégique. Il y a eu un autre désengagement de l'État d'un secteur stratégique avec la vente de parts d'Engie, même si c'était à des salariés. On pourrait également citer la vente de parts de GIAT Industries, pour 84 millions d'euros.

Tout cela ne fait que préfigurer la catastrophe annoncée avec la vente d'ADP, si le RIP que nous avons proposé ne vient pas la contrecarrer, mais aussi de La Française des jeux (FDJ) et d'Engie. Comme l'a souligné la Cour des comptes, la création du FII a conduit à des opérations inutilement compliquées qui font apparaître un montant de 10 milliards d'euros alors que seuls 250 millions seront, en pratique, consacrés à l'innovation de rupture, puisqu'il s'agira uniquement des intérêts du Fonds. Comme notre collègue du groupe Les Républicains l'a souligné, ils seront inférieurs aux dividendes que rapportent aujourd'hui les entreprises concernées.

Les indicateurs de performance actuels me semblent insuffisants. Je crois qu'il faudrait en ajouter d'autres, relatifs à la perte de souveraineté, aux risques pour les usagers – notamment à travers la question de l'addiction en ce qui concerne la FDJ et celle de la sécurité des passagers du côté d'ADP –, mais aussi aux prix, aux aspects environnementaux et à l'investissement à long terme. On voit qu'on est loin du compte sur ces différents points : le bilan de la première année de M. Macron est bien sombre, et ce qui s'annonce pour 2019 l'est tout autant.

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