Intervention de Cédric O

Réunion du mercredi 5 juin 2019 à 16h20
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Cédric O, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances et du ministre de l'action et des comptes publics, chargé du numérique :

Je note également le soutien du groupe La France insoumise à l'économie de marché et à la bourse... Vous venez de dire qu'il serait beaucoup plus intéressant d'avoir des participations et de compter sur les intérêts plutôt que de réaliser des dépenses publiques. Nous sommes en haut du cycle, mais nous serons peut-être en bas demain, ce qui signifierait des revenus bien inférieurs. L'intérêt de la solution qui a été choisie, même si c'est un peu compliqué, est qu'il y a un revenu assuré, dès lors qu'on fait un placement en bons du Trésor, pour réaliser un investissement dans l'innovation.

Je ne pense pas que je parviendrai à convaincre M. Coquerel, mais je vais quand même essayer d'apporter des éléments de réponse. Safran est une entreprise que je connais extrêmement bien, et je veux vous rassurer : la vente de quelques pourcents des parts de l'État, que j'ai vécue de l'intérieur, n'a absolument rien bouleversé au sein de l'entreprise. En ce qui concerne les activités de défense, elle a continué comme avant à travailler main dans la main avec l'État. Dans le cas d'ADP, et pour l'ensemble des participations, l'idée sous-jacente est que la possession actionnariale d'un certain nombre d'entreprises n'est pas le seul levier de souveraineté dont nous disposons. Il y en a d'autres, dans le cadre de la régulation ou des commandes, qui sont tout aussi efficaces. Il reste à savoir dans chaque cas s'il est plus efficace d'être au capital ou d'exercer la responsabilité de l'État par d'autres moyens. Vous avez évoqué la sécurité des passagers à propos d'ADP : elle ne sera en rien affectée par la privatisation. Elle était déjà réglementée par l'État et elle le restera. Par ailleurs, cela ne veut pas dire que l'État s'interdira de remonter dans le capital dans certains cas, pour protéger des entreprises françaises, par le biais de l'APE ou par d'autres moyens.

J'ai déjà eu l'occasion de dire, monsieur Dufrègne, que je n'ai quasiment aucun mot à retirer du rapport du Défenseur des droits. Il a raison : la question du numérique est vécue par nos concitoyens, dans beaucoup de territoires, comme un facteur et un syndrome de leur abandon par l'État – on l'a bien vu dans le cadre du Grand débat. Nous devons absolument traiter cette urgence. Les annonces relatives aux maisons France services permettent d'apporter un certain nombre d'éléments, mais notre réponse va au-delà. Nous estimons que le New Deal mobile et le plan Très haut débit permettront de tenir la promesse du Gouvernement, qui consiste à apporter une connexion de bon niveau à l'ensemble des citoyens français d'ici à 2022.

Une fois qu'on a internet, encore faut-il savoir s'en servir : aujourd'hui, un Français sur cinq ne sait pas le faire. Ceux qui peuvent être formés doivent l'être et il faut accompagner les autres près de chez eux – il y a, en effet, des gens qui n'utiliseront jamais internet. C'est un sujet sur lequel j'aurai l'occasion de faire un certain nombre d'annonces, probablement à la rentrée. Nous en discutons dans le cadre de la dynamique des maisons France services. On peut faire tous les discours que l'on veut sur la technologie, l'intérêt d'internet, la transformation numérique et la compétition à mener avec les États-Unis et la Chine, mais tout cela n'a aucun sens et ne peut pas être entendu si internet signifie l'abandon des Français dans leur quotidien. La condition de la réussite, notamment sur le plan de la souveraineté, est d'être capable de montrer qu'internet est une source de facilité et non d'exclusion.

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