Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du mercredi 26 juin 2019 à 21h30
Énergie et climat — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Il est toujours intéressant d'assister à un débat entre anciens et nouveaux écologistes.

Je tiens tout d'abord à revenir sur les facteurs 6 et 8. Stock de CO2 de l'atmosphère : 3 200 milliards de tonnes ; rejet annuel du globe : 33 milliards de tonnes ; rejet annuel de la France : 0,33 milliard de tonnes. Si l'ensemble du globe, y compris la France, continuait d'émettre du CO2 au niveau actuel, le stock de CO2 augmenterait d'ici à 2050 et la température du globe avec lui d'environ 0,2 degré. La contribution de la France à cette intolérable augmentation de la température serait de 0,0026 degré, à savoir 26 millièmes de degré. Si la France réduisait progressivement ses rejets à zéro, d'ici à 2050, la température du globe diminuerait de 13 millièmes de degré. Si la France les divisait par quatre, la température du globe diminuerait de 10 millièmes de degré, par six, de 11 millièmes et, par huit, de 12 millièmes. Vous débattez donc d'un millième de degré de température.

Cela étant, je vous demande, car je suis têtu, de me préciser le coût de ces objectifs de réduction, parce qu'il faut, à un moment donné, établir un rapport d'efficacité. Monsieur le ministre d'État, monsieur le rapporteur, vous êtes favorables à une division par six de nos émissions, tandis que Mme Batho est favorable, elle, à une modification radicale de l'organisation de la société. Si l'adoption du facteur 6 conduit à supprimer une partie de l'agriculture et à transformer la moitié des Français en piétons, il faudra bien finir par le leur dire et par chiffrer le coût de la mesure !

Il n'est pas possible d'inscrire dans un projet de loi un objectif ambitieux de division par six des émissions de gaz à effet de serre sans jamais s'intéresser aux moyens. Nous avons entendu le même discours lors d'une précédente législature. Une majorité souhaitait fermer une dizaine de centrales nucléaires en dix ans. Résultat : aucune n'a été fermée, parce que ces fermetures ont un coût. Celle de la centrale de Fessenheim a des conséquences économiques, sans parler des indemnisations.

Je répète pour la troisième fois ma question : avez-vous chiffré le coût des moyens permettant d'atteindre ces objectifs ?

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