Intervention de Marine Le Pen

Réunion du mercredi 18 octobre 2017 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarine Le Pen :

Je ne me sens pas du tout concernée par les leçons de cohérence données par M. Maire. La position que défend ma formation politique est constante. Je me réjouis quand même des quelques avancées de ce rapport, surtout de la part de M. Leroy dont je connais l'affection à l'égard de la construction européenne. Tout ce qui va dans le sens d'une plus grande lucidité à l'égard de ce qui ne fonctionne pas est bienvenu. Diverses formations politiques ont contribué à faire tomber cette espèce de mur du déni, cette vision religieuse de l'Union européenne qui veut qu'on ne puisse rien critiquer sans être accusé de blasphème. Il est absolument inimaginable de voir augmenter ainsi le budget accordé à l'Union européenne, compte tenu des choix budgétaires qui sont faits. Cette augmentation est spectaculaire et pas encore terminée puisqu'on en annonce une autre l'année prochaine. Aucun autre budget n'augmente ainsi de 13 %. Je partage tout ce qui a été dit sur le caractère illisible et flou de ce rapport. Je note une diminution très importante (22 %) de la rubrique « sécurité et citoyenneté ». C'est incompréhensible en présence d'une menace terroriste massive et de la nécessité de protéger les frontières que l'Europe n'a jamais réussi à protéger. Je vois aussi qu'il est question de la facilité budgétaire pour la Turquie. Voilà un scandale qui ne cesse de rebondir année après année. On continue à financer massivement, à hauteur de 3 milliards d'euros (dont 300 millions d'euros pour notre pays), la Turquie alors que l'on sait pertinemment ce qu'il s'y passe. Il s'agit là d'un véritable scandale alors qu'on espère 140 millions d'euros de la baisse des APL. Va-t-on renforcer la dictature en herbe de M. Erdogan ? Vous indiquez très justement que les accords de libre-échange diminuent les recettes. Vous oubliez les pertes de marchés. Ces accords créent les conditions d'une concurrence déloyale. Vous évoquez les externalités positives de l'Union européenne mais tout cela est du langage « techno » et n'est pas chiffré. Je suis sûre que nos compatriotes n'y comprendront rien. Quid des conséquences des choix européens sur les difficultés de notre industrie et de notre agriculture, dont le CETA sera une nouvelle démonstration ? Enfin, nous sommes totalement opposés à l'idée de prélever un impôt européen. Il s'agit d'une prérogative régalienne. Pour toutes ces raisons, nous nous opposerons de toutes nos forces à ce prélèvement européen.

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