Intervention de Marielle de Sarnez

Réunion du mardi 11 juin 2019 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarielle de Sarnez, présidente :

Je voudrais ajouter que j'ai aussi eu l'occasion d'aller en Afghanistan. C'est un magnifique pays, qui cumule les malheurs depuis quarante ans et qui mérite qu'on le regarde. Je voterai évidemment pour la ratification de cet accord parce qu'il faut que l'Europe soit présente. On ne peut pas laisser les Afghans en tête-à-tête avec les Américains, ce qui est le cas depuis de trop nombreuses années. Lorsqu'on parle de l'environnement régional, il faut préciser que le rôle du Pakistan par rapport à l'Afghanistan n'est pas extrêmement clair, ni extrêmement positif, ni extrêmement constructif depuis maintenant plusieurs décennies. Ensuite nous avons une relocalisation d'une grande partie des combattants de Daech, dont plusieurs milliers sont présents aujourd'hui en Afghanistan. Par ailleurs, il y a la question de la drogue, qui nous préoccupe depuis longtemps. Je me souviens que lorsque j'étais allée en Afghanistan, en 2003, les Britanniques proposaient de soutenir financièrement les agriculteurs afghans pour supprimer les champs de pavot. L'effet pervers de cette mesure, particulièrement coûteuse, a consisté à déplacer les champs de pavot dans le pays. Là où il n'y avait pas de champ de pavots auparavant sont apparues de telles cultures puisque leur suppression était, par la suite, financée. L'idée des Britanniques était de promouvoir le développement de champs de roses, qui auraient pu rapporter beaucoup d'argent, mais cela a échoué.

Je rejoins Jean-Paul Lecoq sur un point important. Quand j'y étais, il y avait avec moi, un grand constitutionnaliste français qui n'est plus là aujourd'hui, Guy Carcassonne. Nous avions eu un débat sur la constitution afghane. Les Occidentaux avaient, en effet, imposé un modèle occidental à l'Afghanistan, entre une constitution à la française et une constitution à l'américaine. J'avais débattu avec lui en disant qu'il suffisait de rester une semaine dans ce pays pour comprendre la nécessité d'un système fédéral en Afghanistan. L'Europe peut être utile, dans le cadre d'un accord large, en favorisant l'émergence d'un système fédéral qui permettra aux Afghans de retrouver un chemin propice à la paix. Je le souhaite très vivement.

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