Intervention de Michèle Victory

Séance en hémicycle du mardi 2 juillet 2019 à 15h00
Pour une école de la confiance — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Victory :

L'accord intervenu en CMP entre les sénateurs et les députés de la majorité, en plein accord avec le Gouvernement, ne nous convient toujours pas. Il résulte de la nécessité évidente d'aller vite afin que les décisions prises à l'issue de ce vote puissent s'appliquer à la rentrée 2019.

Ce texte, qui affiche l'obligation de la scolarité à 3 ans – objectif sur lequel nous pouvons nous retrouver – affiche aussi des mesures diverses et variées, pour ne pas dire fourre-tout, sur lesquelles nos opinions divergent.

En voici quelques exemples : la suppression du CNESCO, la disparition des Écoles supérieures du professorat et de l'éducation – ESPE – au profit de nouvelles entités, ou la charge supplémentaire qui incombera aux communes qui finançaient déjà des écoles privées sous contrat. Nous pouvons citer aussi de très, de trop nombreux renvois aux ordonnances, et surtout parler de l'article 1er et de ce concept de devoir d'exemplarité dont vous ne semblez pas comprendre qu'il constitue un acte de défiance à l'égard du monde enseignant, et qu'il instaure un système de forte pression sur les collègues.

Pourquoi aurions-nous un doute sur l'exemplarité des fonctionnaires de l'éducation nationale qui jour après jour assurent avec passion et épuisement un métier qui ne cesse de se complexifier, métier qu'ils ont choisi malgré toutes les difficultés auxquelles ils s'aperçoivent finalement qu'ils ne sont pas bien préparés ? Les connaissez-vous vraiment, ces difficultés, monsieur le ministre ?

Un texte qui parle de confiance devrait avant tout dessiner des perspectives nouvelles pour les enseignants, les équipes pédagogiques, les élèves et leurs familles. Il devrait tracer des pistes redonnant à ce métier un souffle, un horizon. Nos jeunes générations se détournent de ce métier et votre ministère ne semble ni en mesure d'attirer de nouvelles vocations afin de répondre aux besoins ni désireux, ce qui est incompréhensible, de titulariser les maîtres auxiliaires et contractuels qui mènent tous les jours cette mission, avec succès le plus souvent.

Le sentiment d'appartenance à la République ne se décrète pas non plus, monsieur le ministre. Ce sentiment naît et grandit lorsque les objectifs d'une société sont en phase avec les moyens mobilisés, qui nous portent lorsque la confiance est au rendez-vous. Vous pouvez donner tous les gages que vous voulez à la droite républicaine en tapissant les murs des écoles de France de tous les drapeaux et en faisant résonner tous les couplets de la Marseillaise,

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