Intervention de Caroline Fiat

Réunion du mercredi 18 octobre 2017 à 16h15
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

Le recours à la télémédecine est un peu trop souvent décrit comme la solution miracle aux déserts médicaux. J'ai tendance à me méfier du triomphalisme technologique qui tend à faire des innovations techniques des solutions à tous nos problèmes d'organisation.

Cependant, dans certains domaines de la vie médicale, la télémédecine présente des intérêts certains. Une expérimentation, que j'appelle « télédermatologie » parce que je ne sais comment nommer cette consultation qui concerne des plaies, a déjà eu lieu et elle a fait ses preuves. Je peux en témoigner. En revanche, l'extension de la télésurveillance à tous les actes présente de nombreux risques.

La télémédecine ne doit concerner que les actes concernant des plaies dont il est possible de réaliser l'expertise à distance car elles peuvent se prêter à un diagnostic à l'oeil nu, les actes de chirurgie de bloc à autre chirurgien et des actes effectués en situation d'urgence pour des événements graves excédant les moyens habituels. Les SAMU sont d'ailleurs très demandeurs pour que le médecin régulateur puisse aider au tri avant la mise en place d'un plan blanc. Puisque les actes de chirurgie et les actes réalisés en situation d'urgence relèvent de la télémédecine et non pas de la télésurveillance dont il est question ici, seuls les actes diagnostiquables à l'oeil nu devraient faire l'objet d'une télésurveillance.

La télésurveillance ne doit, en aucun cas, s'étendre aux actes de psychiatrie pour lesquels la communication sociale et physique est très importante. Suivre un malade atteint d'une maladie psychiatrique à distance est tout simplement indécent. La télésurveillance doit aussi être proscrite pour les personnes souffrant de diabète : il faut regarder leurs pieds, faire des dextro, etc. Pour ce type de malades, la télésurveillance semble ingérable et dangereuse.

Afin d'éviter les dérives, nous souhaitons que la télésurveillance ne soit utilisée que pour ce qui peut se prêter à un diagnostic à l'oeil nu. Dans ces conditions, elle peut apporter de réels bénéfices.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.