Intervention de Muriel Pénicaud

Réunion du mardi 2 juillet 2019 à 16h30
Commission des affaires sociales

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Beaucoup trop sont précaires, nous sommes d'accord sur ce point, et nous nous battons contre cette précarité. On a commencé à voir augmenter de nouveau le nombre des CDI, mais notre but est d'aller beaucoup plus loin, puisque les besoins économiques ne justifient pas une telle précarité. En tout cas, on ne peut pas dire qu'il n'y a pas d'offres. Le problème, c'est de savoir comment, tous, nous pouvons aider à accéder à ces emplois.

Monsieur le député Pierre Dharréville, on ne va « sortir » personne de Pôle emploi ; on va aider les personnes à sortir de Pôle emploi en trouvant un emploi ! Ce n'est pas l'aspect statistique qui nous préoccupe, c'est plutôt de savoir combien de personnes vont retrouver un emploi. On estime qu'elles seront 150 000 à 250 000. Quant au côté assurantiel qui repose sur la mutualisation du risque, j'en conviens, mais il suppose aussi d'assumer la responsabilité collective de faire baisser la dette progressivement.

En ce qui concerne l'AFPA, je crois que vous en entendrez demain la directrice générale. Un pacte a été signé avec les partenaires sociaux, et elle pourra vous donner des précisions à ce sujet. Je sais que vous êtes sensibles à l'aspect territorial de la question. Je le suis aussi, parce qu'il faut qu'on ait une offre partout sur le territoire.

Quant aux nouveaux droits, vous parliez de l'uberisation. Cela fait partie des sujets à traiter. Je pense que nous avons franchi une étape intéressante dans le cadre de la loi d'orientation des mobilités, dite LOM. La France est en avance, si j'ose dire, sur ce sujet. Elle l'a mis aussi à l'ordre du jour du G7 social, de sorte qu'il est intégré au texte conclusif du G7 social des ministres de l'emploi. Avec la LOM, une charte vise à garantir les droits fondamentaux des salariés, par exemple leur droit à la déconnexion, le droit à voir les plateformes abonder leur compte personnel de formation. C'est très important, parce que beaucoup de gens peuvent trouver intéressant d'être travailleurs indépendants sur une plateforme quelques années, sans avoir forcément envie de l'être toute leur vie. Il faut donc aussi pouvoir en sortir. Je ne dis pas que c'est la fin de l'histoire, mais je dis qu'on réalise des progrès. La France est, pour l'instant, parmi les pays les plus avancés en ce domaine.

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