Intervention de Bernard Perrut

Séance en hémicycle du mercredi 17 juillet 2019 à 15h00
Accords entre l'union européenne et le canada — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Perrut :

Nous sommes nombreux à intervenir, sur tous les bancs, pour vous dire l'inquiétude que nous inspire la ratification de cet accord de libre-échange, considéré comme un véritable danger pour nos agriculteurs et surtout pour nos éleveurs. Ces derniers redoutent, et nous aussi, une déstabilisation des filières française, une concurrence entre modèles agricoles complètement opposés et, bien évidemment, l'arrivée massive de viandes d'animaux dopés aux antibiotiques et aux activateurs de croissance, et nourris aux farines animales.

Rappelons ici que le Canada est un pays où les exigences phytosanitaires sont moindres que dans l'Union européenne, et que les consommateurs – nous, Françaises et Français – auront directement à en pâtir. Nous sommes attachés, je le rappelle, à la qualité des produits dans notre assiette.

Le CETA aura des conséquences négatives sur certaines filières déjà fragilisées, mais les inquiétudes qu'inspire cet accord portent aussi sur ses effets sur les réglementations qui protègent l'environnement, les droits sociaux ou la santé. Nous sommes face à un paradoxe saisissant : d'un côté, des législations nationales et européennes toujours plus contraignantes du point de vue environnemental ; de l'autre, l'ouverture à un marché qui ne respecte pas ces normes.

S'opposer à cet accord – ce que nous ferons – ne signifie pas mettre fin au commerce entre le Canada et l'Union européenne. Couvertes par les accords de l'OMC, les deux économies resteront fortement connectées. Les biens industriels et une part non négligeable des biens agricoles s'échangent, et, évidemment, cela pourra continuer.

Nous ne sommes pas opposés au libre-échange. Nous sommes fiers de développer des relations avec le Canada, mais nous devons traiter à part les produits agricoles dans les négociations. N'importons pas l'agriculture dont nous ne voulons pas en France.

Monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'état, écoutez-nous, écoutez les Françaises et les Français !

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