Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du mercredi 17 juillet 2019 à 21h30
Accords entre l'union européenne et le canada — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Le soutien sans faille que vous apportez au libre-échange pouvait encore être admissible lorsque nous ne connaissions pas les effets délétères de nos activités économiques et commerciales sur le changement climatique et la biodiversité. Les discours de justification que vous produisez à l'appui de la ratification de cet accord de libre-échange sont d'un autre temps, vos éléments de langage visant à défendre le libre-échange appartiennent au passé. Je vous le dis en toute tranquillité : si ces accords du passé ne disparaissent pas définitivement des politiques publiques, c'est nous tous qui allons y passer ! Voici la réalité terrible du changement climatique et de la sixième extinction massive des espèces. Elle pose la question de la survie de l'espèce ou, au moins, celle de la continuation de la vie dans des conditions décentes.

C'est donc la logique même du libre-échange qui est en cause : toujours plus de marchandises et toujours plus de bateaux, d'avions et de camions pour les déplacer. Voilà ce que vous nous proposez par cet accord de libre-échange et par les autres accords de même nature. Cependant, vous devez tout de même vous rendre compte que de telles politiques commerciales augmentent mécaniquement les émissions de gaz à effet de serre. Cet argument imparable a été défendu par la commission qu'a convoquée le Président de la République lui-même. Aucun contre-argument ne nous a été opposé. J'espère donc que vous ne voterez pas en faveur de cet accord meurtrier – je pèse mes mots. Tout ce qui aggrave le changement climatique est désormais de nature à augmenter le nombre de morts que ce phénomène causera au cours du siècle à venir.

Cet accord aggrave le changement climatique. Hier, nous apprenions que le permafrost fond avec soixante-dix années d'avance sur les prévisions du GIEC. Rien de tout cela ne vous alarme, rien ne retient votre attention dans cet événement, rien n'interpelle votre responsabilité en tant qu'êtres humains. Alors que nous nous apprêtons à nous prononcer sur ce texte, j'invite les parlementaires de la majorité à envisager la question à partir de cette mise en perspective. Aujourd'hui, nous ne sommes ni des marcheurs, ni des insoumis, ni des socialistes, ni des centristes, ni des communistes !

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