Intervention de François Ruffin

Réunion du mercredi 18 octobre 2017 à 16h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Monsieur le ministre de la cohésion sociale, j'ai rencontré le directeur de l'Office public d'aménagement et de construction (OPAC) d'Amiens dont le budget pour l'an prochain va être amputé de 5 millions d'euros, ce qui va avoir pour conséquence de l'empêcher de construire des logements neufs, pour se concentrer tant bien que mal sur les réhabilitations. Nous voyons, lui et moi, dans cette situation, une double injustice, et d'abord une faveur accordée au secteur privé. En effet, alors que les loyers des offices HLM sont déjà réglementés, on exige des bailleurs sociaux qu'ils renoncent à une part des 8,5 milliards d'euros d'APL qui financent les logements, tandis que les loyers du privé, eux, restent libres et que la baisse des APL n'aura aucune incidence sur eux.

La seconde injustice, c'est que les villes pauvres ou peuplées de personnes modestes vont subir une double peine puisque, à Amiens, 60 % des locataires perçoivent des APL, alors que, dans certains offices HLM de Paris, ils ne sont que 20 %. Je me demande donc si votre portefeuille n'est pas plutôt celui de la dislocation du territoire…

Puisqu'il me reste un peu de temps, je compte l'utiliser avec un sens du pluralisme qui va vous étonner pour poser la question de mon collègue Yves Daniel, député de La République en Marche, qui a dû quitter notre réunion. Tout arrive…

« Combien de logements sont vides, demande-t-il, et non loués par des propriétaires privés qui ne veulent plus prendre le risque d'impayés de loyers ou de dégradation des lieux ? ». Je n'aurais pas dit les choses de la sorte… (sourires.) « La question est d'autant plus problématique lorsqu'il s'agit de petits propriétaires qui ont investi dans l'immobilier locatif pour améliorer leurs modestes revenus. Avez-vous intégré dans votre réflexion la question de ces logements vacants, et le premier remède au manque de logements ne consisterait-il pas à les remplir ? ».

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