Intervention de Julien Denormandie

Réunion du mercredi 18 octobre 2017 à 16h30
Commission des affaires économiques

Julien Denormandie, secrétaire d'état auprès du ministre de la cohésion des territoires :

Monsieur François Ruffin, je vous suggère de demander à l'OPAC d'Amiens de faire des calculs en tenant compte de tous les aménagements de financements que nous évoquons depuis tout à l'heure, et pas en les occultant, ce qui revient à alourdir la facture sans montrer les recettes qui sont en face.

Monsieur José Évrard, nous suivons de près la réhabilitation des bassins miniers. Je rappelle que le Gouvernement précédent s'était engagé à ce que 23 000 logements fassent l'objet d'une rénovation énergétique pour un montant de 100 millions d'euros, et à adopter une gouvernance. Bien évidemment, ces engagements seront tenus et un délégué ministériel est en cours de nomination. Cette cité minière étant classée au patrimoine de l'Unesco, les coûts de réhabilitation y sont plus élevés qu'ailleurs, ce qui nécessite un appui financier encore plus important de l'État. Mais il y a une volonté très forte d'accompagner celles et ceux qui y habitent.

Monsieur Belkhir Belhaddad, vous me demandez comment nous jugerons si le dispositif des emplois francs est ou non pertinent. Notre politique vis-à-vis des quartiers sera efficace si nous parvenons à réduire le taux de chômage – qui est de 20 ou 25 % selon les quartiers, contre 10 % en moyenne nationale – et à faire cesser la discrimination en fonction des diplômes. En effet, si vous êtes issu d'un quartier de politique de la ville, plus vous êtes diplômé, plus vos chances d'obtenir un entretien d'embauche sont faibles par rapport à quelqu'un de mêmes niveaux d'études mais qui ne vient pas de ce territoire. Ainsi, le premier est laissé sur le carreau alors que, bien souvent, ses parents ont consenti des efforts significatifs pour lui donner accès aux études et que la République s'est engagée à les accompagner. Qui plus est quand, n'ayant pas trouvé de travail, vous revenez dans le quartier, vous ruinez toute chance des autres familles de s'engager dans ce processus. Du coup, c'est la promesse républicaine qui n'est pas tenue. Il faut donc absolument rompre avec ce phénomène et faire pression sur toutes les entreprises.

Madame Marguerite Deprez-Audebert, c'est vrai le permis de louer n'est pas suffisamment utilisé. Il nous faudra regarder de près ce dispositif ainsi que le décret sur la décence du logement qui concerne, non la location, mais la vente, afin de les améliorer. Aujourd'hui, ce sont plutôt les municipalités qui effectuent des contrôles sur l'état de salubrité des logements. Il faudra réfléchir à la façon dont on peut les aider. Il faut tirer profit des bonnes expériences pour les diffuser aux autres.

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