Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du mardi 24 octobre 2017 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 — Présentation

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Monsieur le président, monsieur le ministre de l'action et des comptes publics, monsieur le rapporteur général de la commission des affaires sociales, mesdames et messieurs les députés, j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui devant votre assemblée, avec le ministre de l'action et des comptes publics, Gérald Darmanin, le premier projet de loi de financement de la sécurité sociale – PLFSS – de cette législature. Ce PLFSS est un texte dense, et c'est un texte qui fait des choix. Ces choix, les Français ont demandé, en juin dernier, au Gouvernement et au Parlement de les porter.

C'est le choix du pouvoir d'achat pour les salariés, par la baisse des cotisations sociales et par l'augmentation, au 1er octobre prochain, de la prime d'activité. C'est le choix de conforter notre modèle de protection sociale, en adaptant son financement à l'évolution de notre économie et de notre société et en renforçant son universalité, afin que chacun puisse bénéficier de la même sécurité sociale quel que soit son statut professionnel. C'est le choix, j'y reviendrai, de la solidarité au bénéfice de nos concitoyens les plus fragiles, qu'il s'agisse des bénéficiaires du minimum vieillesse ou des familles les plus pauvres.

Choisir, c'est aussi assumer une politique de prévention ambitieuse, qui protège nos concitoyens et prend à bras-le-corps la première des inégalités en matière de santé : l'inégalité devant la prévention. Faire des choix, c'est également poser, dès maintenant, les jalons pour une transformation continue et résolue des modalités de tarification des actes et des prestations, qui incite à privilégier la pertinence et la qualité et qui prenne en compte les besoins des patients dans leur globalité.

Les choix que ce PLFSS vous propose sont ceux d'une France qui porte haut l'ambition d'un modèle de protection sociale et de santé solidaire, qui permette l'égal accès aux soins et à l'innovation, qui garantisse l'équité des citoyens devant la retraite et qui réponde efficacement aux besoins prioritaires des familles. Ces choix ne sont possibles, ces choix ne sont crédibles, mesdames et messieurs les députés, que si nous nous donnons les moyens de rétablir l'équilibre des comptes de la sécurité sociale. En tant que ministre des solidarités et de la santé, je suis particulièrement attachée à ce que nos concitoyens puissent avoir durablement confiance dans leur système de protection sociale. Et sans équilibre des comptes, il n'y a pas de confiance possible à moyen et à long terme.

L'année 2017 verra les comptes de la sécurité sociale s'améliorer de 2,6 milliards d'euros par rapport à 2016, avec toutefois un déficit encore important de 5,2 milliards. En 2018, le déficit devrait à nouveau se réduire de 3 milliards par rapport à 2017. C'est une trajectoire en ligne avec l'objectif fixé par le Premier ministre dans son discours de politique générale d'un retour à l'équilibre des comptes à l'horizon 2020. Suivre ce chemin exigeant permettra, grâce à la réalisation de certains choix, d'ouvrir à nos concitoyens la perspective nouvelle de la fin du fameux « trou de la Sécu », et d'offrir aux jeunes générations une protection sociale débarrassée de la dette sociale accumulée au cours des vingt dernières années.

Je souhaite, mesdames et messieurs les députés, revenir plus précisément sur les orientations que porte ce projet de loi de financement de la sécurité sociale. Ce PLFSS est celui de la solidarité. Il s'adresse en effet d'abord aux personnes, aux familles les plus en difficulté, et pour lesquelles la solidarité nationale doit jouer en priorité. Ma première préoccupation, ce sont les personnes âgées les plus pauvres. Elles sont plus de 550 000, en France, à vivre avec 800 euros par mois. Nous augmenterons donc le minimum vieillesse de 100 euros par mois, conformément aux engagements du Président de la République.

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