Je tiens aussi à dire un mot sur l'extension de l'obligation vaccinale, dont nous sommes de fervents défenseurs mais qui, tant dans la forme que dans la précipitation qui a présidé à sa mise en place, suscite l'inquiétude et même, chez certains, le rejet. Après la série de scandales sanitaires que nous venons de traverser – je pense au Mediator, à la Dépakine, et tout récemment au Levothyrox – , il aurait été prudent de prendre le temps de la discussion et de l'approfondissement, d'autant plus que le consensus scientifique demeure aléatoire.
Par ailleurs, savez-vous, chers collègues, vous qui tenez tant à la prévention chez les enfants, que certains jeunes enfants entrent aux urgences pédiatriques pour déshydratation sévère à la suite d'une gastro-entérite ? Une partie du traitement nécessaire, dont le lait infantile conçu pour cette pathologie, coûte entre 20 euros et 30 euros, non remboursés. Beaucoup de parents n'ont pas cette somme à leur disposition et prennent donc des risques avec la santé de leur enfant, non par inconscience, mais toujours par manque d'argent. Allez discuter avec les parents en larmes dans les services d'urgence, qui ont le droit en plus à une jolie leçon de morale, au cas où ils ne culpabiliseraient pas assez.
Pour conclure, veiller à l'équilibre des comptes sociaux est une préoccupation que nous partageons, mais pas à n'importe quelles conditions : cela ne doit pas se faire au détriment de nos concitoyens, en organisant le recul des protections et des prestations sociales dans une période où, parallèlement, le Gouvernement fait le choix indigne de se priver de plus de 3 milliards d'euros avec la fin de l'ISF – l'impôt de solidarité sur la fortune.