Intervention de Jean-Hugues Ratenon

Séance en hémicycle du mercredi 25 octobre 2017 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 — Article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

Depuis 1995, la part de la fiscalité dans le financement de la Sécurité sociale est passée de 4,9 % à 28 %, tandis que la part des cotisations sociales est tombée de 86,8 % à 67,3 %. C'est ce qui donne au Parlement le droit de discuter des objectifs assignés à la Sécurité sociale et de se féliciter lorsqu'ils sont respectés. Pourtant, ce n'est pas du tout l'esprit initial de la Sécurité sociale, qui devait être un système géré par les travailleurs et pour les travailleurs, leurs familles et toute la population dont ils sont solidaires. La fiscalisation a changé la donne : à mesure que le poids de la fiscalité augmente, la marge budgétaire de notre système de protection sociale se rétrécit compte tenu des impératifs qui s'imposent à tout budget public.

Est-ce une fatalité ? Il existe parmi vous des gens qui pensent que oui : ils ne voient pas pourquoi nous conserverions un système où chacun paie pour tout le monde alors qu'il existe de très bonnes assurances privées et que ceux qui n'ont pas le goût de les payer n'ont juste pas de chance. L'exercice annuel du projet de loi de financement de la Sécurité sociale consiste alors à asphyxier le système en pleine conscience en vue d'une privatisation déjà annoncée, qui serait inévitable dans la mesure où le travail ne parviendrait plus jamais à soutenir le financement de la Sécurité sociale.

Cette vision est fausse : si le travail était revalorisé et rendu égalitaire, notre système de Sécurité sociale serait remis d'aplomb sans avoir à opérer ces rabots. Pour ce faire, il suffirait d'augmenter les salaires, d'assurer l'égalité entre les femmes et les hommes et d'appliquer l'égalité salariale. En imposant tout simplement l'égalité salariale pour le même travail effectué par un homme ou une femme, nous relèverions la rémunération des salariés d'environ 20 %, …

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